Surnommée « Mignonne », ce qui ne lui va pas comme un gant, Sarah Jane Pullman a déjà trop vécu pour son jeune âge : famille dysfonctionnelle, fugue à l’adolescence, crimes, petits boulots dans des fast-food… on se demande comment elle parvient à redresser la barre. Elle y arrive et, à sa grande surprise, est engagée comme agent au poste de police de la petite ville de Farr. Lorsque le shérif titulaire disparaît, c’est elle qui prend sa place. Mais Sarah Jane ne se satisfait pas de la situation. Cet homme, Cal, était son mentor, son appui, et elle ne peut accepter qu’il se soit évanoui dans la nature. Elle va découvrir des choses qu’elle ne soupçonnait pas…
Avis : Sarah Jane est un roman noir étrange, à la limite de la chronique de vie. C’est d’ailleurs l’héroïne elle-même qui nous conte cette histoire. Celle de sa vie. De manière un peu décousue parfois, sautant d’un élément à l’autre. Éludant une situation ici, revenant sur une autre plus loin pour nous en donner les clés…
Notre Sarah Jane donc, est une fille pugnace qui a eu une vie pas facile. Avant d’atterrir à Farr et de devenir l’adjointe du shérif, elle a mené une vie errante, ne se fixant jamais plus de quelques années au même endroit, avant que le vent, ou les circonstances, la pousse ailleurs. Elle a été militaire, chef cuistot, étudiante… Elle a pris des coups, et parfois elle les a rendus.
La narration de James Sallis est très imagée. Faite d’ellipses et de silences. De dialogues ciselés. Ne vous attendez pas un roman trépidant. Sarah Jane est un moment hors du temps, qui s’accompagne d’une certaine langueur. Et dans lequel tous les mystères, toutes les questions ne trouvent pas forcément une réponse. Elle nous dévoile uniquement ce qu’elle est prête à partager. Au lecteur de combler les blancs.
Roman publié aux éditions Rivages (Noir) – Traduit de l’anglais (États-Unis) par Isabelle Maillet
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