Le cycle de Syffe, Tome 1
La mort du roi et l’éclatement politique qui s’ensuit plongent les primautés de Brune dans le chaos.
Orphelin des rues qui ignore tout de ses origines, Syffe grandit à Corne-Brune, une ville isolée sur la frontière sauvage. Là, il survit librement de rapines et de corvées, jusqu’à ce que les tempêtes qui secouent le vieux monde finissent par chavirer le sien, et que son destin fourche à tout jamais.
Avis : C’est peu dire que j’ai adoré ce premier tome du Cycle de Syffe. Je l’ai dévoré ainsi que le tome 2 et le tome 3…
L’auteur, Patrick K. Dewdney, a créé un monde : celui des colonies de la Brune, qui proviennent de la séparation par des volcans de Parse la florissante. Un grand cataclysme datant de plus de 600 ans qui a laissé Améliante à l’Est et les trois Îles au Sud, derrière leur mers. Et donc les colonies de Brune (du nom de la rivière) au Nord. Les peuples Carmides et Brunides se font la guerre dans ces colonies. Mais il y a tous un tas d’autres peuples, vus comme des barbares : les Arces, les Vars, les Gaïctes, les Païnotes, les Syffes, les Epones…
L’action se situe tout d’abord à Corne-Brune. C’est là que vit Syffe, un jeune orphelin, à qui on ne s’est même pas donné la peine de trouvé un nom. On l’a affublé de sa « race »… Il règne une entente fragile, par le commerce principalement, entre Corne Brune et les peuples de la Cuvette (Gaiches, Syffes, Païnotes et Gaïctes). Car Barde, le primat de cette ville, est moitié Syffe lui aussi. Ce n’est pas le cas partout et le racisme est rampant, surtout (et même à Corne-Brune) parmi les vieilles familles riches et soi-disant pures, vous voyez ce que je veux dire ?
Syffe et ses trois copains, Cardou, Merle et Brindille (seule fille du groupe), vivent chez la veuve Tarron. Elle les traite à la dure mais pas plus qu’elle-même, si ce n’est qu’ils ne rentrent pas dans la ferme pour dormir. Même soupe de navet, même vêtements ultra rapiécés…
Syffe, qui est amoureux de Brindille, se met à voler pour lui offrir quelques menus objets ou nourriture et il est pris la main dans le sac par la première lame Hesse. Celui-ci lui propose d’espionner la cuvette et les quartiers mal famés en échange de son silence sur les vols. Syffe accepte mais il va se retrouver dans une sombre affaire d’enlèvements d’enfants et de bataille pour le pouvoir… Commence pour notre jeune héros, un changement de vie qui le mènera d’apprenti en médecine aux cachots de la ville, de l’écurie des Misolle (une riche famille de la ville) à la forêt de Boiselle… Et ce n’est que le début de sa vie trépidante et dangereuse.
L’enfant de poussière est une saga romanesque, un peu fantastique (les seules manifestations du fantastique dans ce tome, sont des rêves étonnants que fait Syffe, l’apparition d’une créature humanoïde appelée Deïsi et la présence d’un ver blanchâtre dans l’oreille d’un homme, mais résolument attachante et addictive).
J’ai beaucoup retrouvé de L’assassin royal de Robin Hobb dans L’enfant de poussière. Il y a moins de fantastique que chez Hobb, mais autant d’action et de dépaysement. Et définitivement le même attrait pour décortiquer le pouvoir et ce que les hommes en font. Syffe (tout comme Fitz) se retrouvera au plus près des manigances et autres coups fourrés de toutes sortes des grands de son monde.
C’est aussi très émouvant. Il y a son amitié pour des gens du peuple gaïche, notamment Driche, une fillette de son âge. Son amour filial pour la première lame ou la veuve. Sa reconnaissance des trahisons. Et son envie d’apprendre.
Bref, la lecture de L’enfant de poussière ne laisse pas indifférent. C’est un plongeon dans un univers sombre, touffu et remarquablement dépeint où la philosophie n’est jamais loin.
Tes chaînes t’appartiennent désormais, toi qui es le moins à même de les briser.
J’ai hâte de vous parler du tome 2, La peste et la vigne !!! Il est encore mieux 😉 Si, c’est possible !
Roman publié aux éditions Folio (SF)
Grand Prix de l’Imaginaire, le prix Pépite du roman, le prix Libr’à Nous Imaginaire, le prix Julia Verlanger et le prix Imaginaire de la 25e Heure du Livre du Mans.
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