Le talent d’écrivaine de Lucy Harper lui a tout donné : la gloire, la fortune et des fans par millions. Il lui a aussi donné Dan, son mari jaloux dont la carrière d’écrivain est au point mort.
Un jour, Dan disparaît ; ce n’est pas la première fois qu’une personne disparaît dans la vie de Lucy. Trois décennies plus tôt, son petit frère Teddy s’est lui aussi volatilisé et n’a jamais été retrouvé. Lucy, seul témoin, n’a jamais dit la vérité sur cette soirée, au grand désarroi de ses parents. C’est à ce moment-là qu’elle a développé son talent de conteuse.
Mais aujourd’hui Lucy est une femme adulte qui ne peut plus se cacher derrière la fiction. Le monde entier la regarde, et sa vie est passée au peigne fin. Une vie faite d’histoires, certaines plus plausibles que d’autres. Aurait-elle pu blesser Teddy ? A-t-elle tué Dan ?
Lucy Harper devra enfin dire la vérité. Croix de bois, croix de fer, si elle ment, elle va en enfer.
Avis : Lucy Harper est une écrivaine comblée. Elle a créé le personnage d’Eliza Grey, une policière charismatique et intelligente, qui remporte tous les suffrages, aussi bien critiques que publics. Malheureusement, sa vie privée n’est pas aussi réussie. Son mari, auteur raté, jalouse son succès, et leur quotidien est fait de piques et mesquineries ; son personnage a pris vie et la harcèle ; et son talent de conteuse a été déclenché lorsque, quand elle avait 9 ans, son petit frère Teddy a disparu alors qu’elle l’avait emmené pour une escapade nocturne. Lorsque son mari, Dan, disparaît à son tour après une dispute, sa vie termine de basculer dans le cauchemar.
Pour tout te dire se divise en 2 lignes narratives et temporelles. D’une part, la disparition de Dan et la vie de Lucy, aujourd’hui, du point de vue interne de l’héroïne ; de l’autre, la disparition de Teddy, contée par un mystérieux narrateur qui interpelle directement Lucy. Qui est-il ? Est-il fiable ? Que cherche-t-il ? Les deux sont aussi prenantes l’une que l’autre, et attisent autant la curiosité.
Lucy est un personnage ambigu. Je me suis dit 1 fois ou 2 qu’elle n’avait pas toute sa tête. Elle est instable psychologiquement, à la limite du dédoublement de la personnalité. Elle fait par moment preuve d’une grande force pour, la minute d’après, se laisser totalement manipuler comme une petite souris discrète. J’ai parfois eu envie de la prendre et de la secouer pour qu’elle s’impose plus, particulièrement face à son mari, que j’ai détesté. J’étais d’ailleurs toute prête à le croire coupable des pires turpitudes.
Mais à travers le personnage de Lucy, ce sont les traumatismes de l’enfance que Gilly MacMillan explore. C’est aussi le pouvoir de l’imagination et le métier d’auteur, la dose de travail, l’isolement et surtout pression que l’on peut ressentir face au succès. Impossible de ne pas se demander alors si ce sont-là des réflexions personnelles de la part de l’autrice…
Toutefois, si vous aimez jouer au détective, la fin de Pour tout te dire me semble impossible à deviner.
Roman publié aux éditions Les escales (Noires) – Traduit de l’anglais par Isabelle Maillet