Andrea Cort, Tome 2
En choisissant ses nouveaux maîtres, Andrea Cort a été bien récompensée : elle est devenue Procureure extraordinaire pour le Corps diplomatique de la Confédération homsap. Enfin libérée de la plupart des liens hiérarchiques, elle n’a plus à rendre compte de ses déplacements. Invitée par la famille Bettelhine – des marchands d’armes qui sont moralement complices de nombreux massacres et génocides –, elle se rend sur Xana. Andrea méprise les Bettelhines, mais la curiosité est plus forte : elle aimerait savoir ce qu’ils lui veulent. A peine arrivée au port orbital, des assassins tente de l’éliminer avec une arme extraterrestre vieille de 15 000 ans : la troisième griffe de Dieu. Une arme aux effets effroyables. Piégée dans un ascenseur spatial, Andrea va devoir mener l’enquête la plus périlleuse de sa carrière.
Avis : Ah mais quel plaisir de retrouver Andrea ! Après Émissaires des morts, j’étais bien curieuse de voir ce que l’avenir allait bien pouvoir lui réserver et surtout si elle allait pouvoir mener à bien son étrange mission…
Mais il n’est point question ici des IAs-sources (bien qu’elles ne soient jamais loin !). Non, c’est à une véritable murder party qu’Andrea a été invité cette fois ! La troisième griffe de Dieu va lui révéler bien des surprises, et pas des meilleures, sur elle, son passé, et son engagement pour les Corps diplomatiques… Mais en attendant d’en arriver là, il est juste impossible de ne pas penser à Agatha Christie ; et personnellement aux Dix petits nègres en particulier. La structure est en effet très semblable : des invités réunis dans un lieu dont ils ne peuvent partir, pour une raison obscure, et la mort qui commence à frapper…
Andrea et ses Inseps vont devoir se lancer dans une course contre la montre pour découvrir le ou les coupables. On ne s’ennuie pas une minute dans cette enquête passionnante, accentuée par la tension provoquée par leur huis clos forcé, et la présence d’une arme monstrueuse, qui peut frapper à tout moment.
Comme dans le premier tome, Adam-Troy Castro interroge les notions d’esclavage moderne (qui ne cesse de prendre de nouvelles formes) et de mal. C’est assez noir, et la morale en prend un coup. Même Andrea qui fait figure de « bras armé de la justice » – malgré son passé de criminelle de guerre et son caractère de chien antisocial, oui, oui – aura bien du mal à résister, et à ne pas se laisser corrompre par sa propre colère, mais aussi ses espoirs.
Le roman est suivi d’une nouvelle, Un coup de poignard, qui fait suite rapidement après les évènements de la troisième griffe de Dieu, et nous en révèle certaines de ses conséquences. Toutefois, Andrea n’y est plus qu’un personnage secondaire, au profit de Draiken, un genre de mercenaire dont la propre quête personnelle l’a amené sur La Nouvelle-Londres.
Roman publié aux éditions Albin-Michel (Imaginaire) – Traduit de l’anglais (États-Unis) par Benoit Domis
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