L’hôtel de verre / Emily St John Mandel

L’hôtel de verre / Emily St John Mandel

Couverture de L'hôtel de verre d'Emily St John Mandel« Et si vous avaliez du verre brisé ? » Comment cet étrange graffiti est-il apparu sur l’immense paroi transparente de la réception de l’hôtel Caiette, resort de grand luxe au nord de l’île de Vancouver ? Et pourquoi précisément le soir où on attend le propriétaire de l’hôtel, le miliardaire américain Jonathan Alkaitis ? Ce message menaçant semble lui être destiné. Ce soir-là, une jeune femme prénommée Vincent officie au bar ; le milliardaire lui fait une proposition qui va bouleverser sa vie. D’autres gens, comme Leon Prevant, ont eux aussi écouté les paroles de Jonathan Alkaitis dans ce même hôtel. Ils n’auraient pas dû…

Avis : Être projeté dès les premières lignes à la fin de l’histoire de L’hôtel de verre, c’est très déroutant. Rassurez-vous, on comprend à la dernière page que… le début du roman était la fin de l’histoire. Même en le sachant. Vous me suivez ?!

Petit à petit, on prend ses repères et on cesse de chercher à comprendre pour se laisser aller au fil des pages. On imagine l’hôtel dans ses moindres recoins, on raffole des petites anecdotes du personnel que l’on glane çà et là puis ça commence : le véritable enjeu de l’histoire. On se rend compte que ce n’est pas vraiment l’énigme autour de cette phrase assassine écrite en pleine nuit qui est le centre de l’intrigue, mais l’affaire dans laquelle s’est fourrée Vincent par l’intermédiaire de l’insaisissable Jonathan Alkaitis. On se perds alors dans les méandres du passé, de ce qui a été avant, mais aussi de ce qui s’est passé après cette phrase, sans pour autant savoir comment elle est arrivée là et qui en est l’auteur. On est spectateur de l’éloignement entre un frère et une sœur, d’un couple qui n’a certainement pas en commun l’amour de l’un pour l’autre, de la déchéance d’un homme et de ceux et ce qui l’entoure. On est témoin des rancœurs qui s’additionnent en sourdine au fil du temps.

C’est incisif, c’est percutant, comme le verre. 

Publié aux éditions Rivages/Noir – Traduit de l’anglais (Canada) par Gérard de Chergé.

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