Le sang des Belasko / Chrystel Duchamp

Le sang des Belasko / Chrystel Duchamp

couverture du roman le sang des belasko de chrystel duchamp

Cinq frères et sœurs sont réunis dans la maison de famille, la Casa Belasko, une vaste bâtisse isolée au cœur d’un domaine viticole de Provence. Leur père, un vigneron taiseux, vient de mourir. Il n’a laissé qu’une lettre à ses enfants, et ce qu’il leur révèle les sidère : leur mère ne se serait pas suicidée – comme l’avaient affirmé́ les médecins six mois plus tôt. Elle aurait été assassinée… Au cours de la nuit, non-dits, jalousies et frustrations accumulés au fil des années vont se déverser. Mais le pire reste à venir. D’autant que la maison, coupée du monde extérieur, semble douée de sa propre volonté…

Avis : Le sang des Belasko nous confronte à une maison vivante. La Casa Belasko nous explique des pans de sa vie et nous donne le dernier mot de cette histoire atrocement violente et pernicieuse.

Cette histoire, c’est celle des Balesko. Une famille ancestrale qui vit dans cette maison depuis la fin des années 70 et vient de voir mourir à 6 mois d’intervalle le père, André, de son cancer et la mère, dont on ne connaît jamais le prénom et qui se serait suicidée ! La maison prend la parole au début du roman pour nous décrire l’arrivée et la vie d’André et des siens en son sein. Puis elle termine pour damner l’un des Belasko et rappeler le côté maudit de la famille… Entre temps, Chrystel Duchamp fait intervenir la maison sous forme de songes, de rêves éveillés/hallucination. Ainsi qu’en empêchant de bouger certains des enfants Belasko.

Je ne peux malheureusement pas décrire le huis clos qui va avoir lieu dans La Casa car cela dévoilerai trop du suspense et des rouages que met en place l’autrice. Mais je peux vous dire que ces rouages sont bien huilés et que le suspense et au coude à coude avec la violence psychologique et physique du Sang des Belasko.

Malgré tout ceci (et ce n’est pas rien d’avoir une écriture enlevée, un suspense fort et des personnages construits ainsi qu’une touche de fantastique avec cette maison consciente et cette lignée maudite !), je n’ai pas été totalement conquise. Trop de choses sont laissées en plan. Notamment, le fait que les petits enfants des autres enfants d’André ne seront probablement pas prévenus de cette malédiction. Sans doute aussi car j’ai lu ce livre en quelques heures et que souvent cela m’agace de ne pas être suffisamment immergée dans l’histoire.

Enfin, je suis restée sur ma faim de psychologie… Car cette partie-là n’est presque pas abordée par l’autrice. En effet, elle ne développe pas assez à mon gout, deux choses : le pourquoi de cette malédiction, de cette violence ancestrale, ni le fait qu’effectivement les parents ont “créé” leurs enfants et que ce sont en partie leurs actions envers eux qui les pousseront vers la violence. En essayant de dévoiler le moins possible un des retournements jouissif de ce roman, on se rend compte qu’au travers du temps, il n’y a pas que les “enfants” Belasko qui tuent… Chrystel Duchamp n’aborde que le côté inscrit d’une malédiction et pas l’ironie de voir des enfants (soit disant violents) enfermés tous ensemble dans une maison douée de vie et au moment où leurs émotions sont à fleur de peau.

Je lirai malgré tout avec plaisir le premier roman de Chrystel Duchamp qui a quand même pleins de bonnes idées pour renouveler le thriller avec une touche de fantastique et une écriture pointue. Son L’art du meurtre a plus de pages 😉 et est encensé par les blogueurs, critiques littéraires et lecteurs de tous poils.

Roman publié aux éditions L’Archipel (Suspense)

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