Entrez dans un Londres post-apocalyptique ravagé par des créatures surnaturelles, à la fois étranges et familières… Dans la novella récompensée par le prix Locus en 2003 « Le Tain », Miéville imagine que nos miroirs abritent des êtres d’une nature incertaine, dangereux. Enfermés et réduits à une condition de simple reflet après avoir été défaits par les hommes dans une guerre très ancienne, ils attendent leur heure… Une fois libérées, ces créatures se mettent à assouvir sans merci leur désir de vengeance. Un seul survivant au milieu de l’apocalypse, Sholl, va tenter de rassembler ce qu’il reste de l’humanité pour résister.
Contenant treize autres nouvelles mettant en scène des paysages visionnaires, des histoires de monstres et de maladies impossibles, aux multiples niveaux de lecture, le recueil En quête de Jake démontre une nouvelle fois le pouvoir de l’imagination virtuose de China Miéville. Certaines histoires sont inédites, dont la nouvelle « Jacques » située dans l’univers de Perdido Street Station.
Avis : Je suis très impressionnée par l’imagination de China Miéville, par l’originalité de ses univers et leur variété. Alors lorsque j’ai vu la sortie du recueil En quête de Jake et autres nouvelles, je n’ai pas hésité. Et je n’ai pas été déçue. Ou presque.
C’est encore une fois des mondes très disparates que l’auteur nous offre ici, dont l’un se passe dans l’univers de Perdido Street Station (que je veux absolument lire). Post-apo, bâtiments phagocytants, fantômes, société secrète, pirate informatique… Toujours surprenants, parfois tragique ou émouvant, parfois politique, parfois drôle, parfois méta. Souvent surréaliste. En quête de Jake et autres nouvelles entraîne le lecteur dans une valse fascinée. L’horreur et le fantastique se mêlent, se cherchent, se repoussent, pour mieux se retrouver.
Alors pourquoi « ou presque » ? Parce que malheureusement je n’ai pas du tout accroché au dernier texte, Le tain, qui a pourtant remporté le prix Locus en 2003. Il m’a été impossible de rentrer dedans, au point que ma lecture en était devenu laborieuse… au point de l’abandonner.
Malgré cet écart, En quête de Jake et autres nouvelles est un bon point d’entrée pour découvrir un auteur pas toujours facile d’accès mais pourtant si riche.
Pour la plupart des gens, ce n’est qu’un hasard, hein, les formes qu’on distingue dans des traits enchevêtrés. Ça forme un millier d’images, et quand on observe, certaines apparaissent, c’est tout. Sauf qu’aujourd’hui… l’être qui vit là-dedans choisit les images à ma place. Il peut se propulser en avant. Il me le montre. Il a trouvé une voie. Pour m’atteindre. À travers mes yeux. J’ai ouvert une des portes de ma perception.
Recueil paru aux éditions Fleuve (Outre Fleuve) – Traduit de l’anglais par Nathalie Mège
La novella Le tain a obtenu le prix Locus en 2003