Lullaby / Chuck Palahniuk

Lullaby / Chuck Palahniuk

couverture du roman lullaby de chuck palahniuk

A journalist notices a link between a number of victims of cot death. All of the children had the same poem read to them the night before they died. The journalist desperately fights to find all copies of the book containing the accursed poem.

Avis : Je venais de finir MaddAddam mais j’en ai repris pour du bizarre, en anglais encore et pour du sociétal qui dérange. Et j’en suis plus que ravie !!!!

Cette berceuse (lullaby en anglais) viendrait d’Afrique et serait destinée aux personnes en fin de vie pour les aider à abréger leurs souffrances. Mais qui, étant éditée dans un livre pour enfants pourrait entrainer la mort d’enfants américains par centaines, voire par milliers. Sans parler des adultes qui l’écouterais aussi ou des petits malins qui comprendraient le pouvoir qui leur appartiendrait s’ils s’en servaient contre les relous de leurs vies. Vous voyez bien qui je veux dire : votre patronne qui vous bassine avec ses deadlines, votre copain qui vous tabasse voire encore plus horrible, le piéton devant vous qui n’avance pas au feu vert…

Bref, dans Lullaby, l’épidémie vient d’un livre de contes pour enfants. C’est un journaliste, Carl Streanor, qui va enquêter sur des morts subites de nourrissons qui n’en sont peut-être pas… Et il va se retrouver détenteur de ce secret, de cette Lullaby qui ne lui est peut-être pas inconnue… Et là, c’est la fuite en avant vers du sordide (nécrophilie anyone?), de l’hilarant (faire l’amour en apesanteur, ou se retrouver dans une réunion vaudou/vegan/nudiste… si, si, ça passe !) et du philosophique (doit-on vouloir la vie éternelle ? que feriez-vous de ce secret ? et surtout pourquoi tue-t-on autant d’animaux ?).

Le personnage triste et dépressif de Carl Streanor est rejoint dans ce livre époustouflant par une agente immobilière spécialisée dans les maisons hantées, sa secrétaire plus ou moins sorcière et le petit ami de celle-ci, vegan farouche. Et les horreurs que l’on lit, sont surtout dues à notre société et ses dérapages de moins en moins contrôlés…

Comme dans Maddaddam, Lullaby est toxiquement marrant, intelligemment tordu et foutrement bien mené. J’ai été entraînée sur la piste des fantômes dans les maisons en vente d’Helen Boyle, l’agente immobilière. J’ai été happée par l’enquête de Carl qui graisse la patte aux ambulanciers pour obtenir des infos sur les morts subites. J’ai été subjuguée par les animaux revenants à la vie et la vierge flottante que poursuivent le Sarge et un homme inconnu… Chuck Palahniuk brouille un peu les pistes. On suit Helen et son rêve de vendre toujours les mêmes maisons hantées. On découvre Carl avec ses questions d’éthique. Et on suit des chasseurs de fantômes dans leurs poursuites des miracles qui n’en sont pas. Mais il parvient à tout faire coïncider, et c’est magique et en même temps tristement humain. C’est grandiose et pourtant si proche de l’envie de pouvoir bêtement humain.

Je crois que je ne me suis toujours pas remise de cette Lullaby. But in a good way…

Roman publié aux éditions Anchor Books.
Lullaby est paru en français sous le titre Berceuse aux éditions Points.

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