Le chant des cavalières / Jeanne Mariem Corrèze

Le chant des cavalières / Jeanne Mariem Corrèze

Couverture de Le chant des cavalières de Jeanne Mariem Corrèze

Un royaume divisé, instable, des forces luttant pour le pouvoir. Un Ordre de femmes chevauchant des dragons. Des matriarches, des cavalières, des écuyères et, parmi elles, Sophie, qui attend. Le premier sang, le premier vol ; son amante, son moment ; des réponses à ses questions. Pour trouver sa place, elle devra louvoyer entre les intrigues de la cour et de son Ordre, affronter ses peurs et ses doutes, choisir son propre destin, devenir qui elle est vraiment.

Avis : Le chant des cavalières est un roman de fantasy, j’aurais aimé dire politique, mais nous parlerons plutôt ici d’atmosphère, librement inspiré par le mythe Arthurien. Je ne me suis malheureusement pas retrouvée dans cette histoire.

Sophie est une jeune novice à la citadelle de Nordeau. Comme toutes les autres écuyères, elle attend ses premières règles, elle attend son dragon, qui fera d’elle une cavalière à part entière. Une guerrière respectée de son Ordre. Mais pour Sophie, le destin sera différent, la Dame s’est penché sur elle. La Dame, vraiment ? Le royaume de Sarda est sur le point de basculer, et pour Sophie comme pour ses sœurs, plus rien ne sera jamais comme avant.

Assez rapidement, j’ai buté sur le style de Jeanne Mariem Corrèze, que j’ai eu tendance à trouver trop fleuri. Ses descriptions particulièrement, flirtent trop souvent avec le multiple de 3, alourdissant ainsi inutilement le récit.

Ses héritières feraient-elles le tour du propriétaire, cataloguant ses possessions, effleurant les boiseries fatiguées des meubles, caressant les tapisseries poussiéreuses ? S’arrêteraient-elles devant la fenêtre de sa chambre, celle qui surplombait la cour et permettait, en se tordant le cou, d’apercevoir le quartier des novices, le verger séculaire, la demeure de l’herboriste ?

Le gros point fort du roman, c’est son univers. Le gros point faible du roman, c’est son univers. Le chant des cavalières fourmille de bonnes idées, mais elles ne sont pas suffisamment exploitées. Le background manque d’épaisseur, on a l’impression de n’effleurer qu’un monde qui est pourtant riche. Pendant tout le récit, nous ne restons qu’à la surface des choses, sans jamais réellement explorer les sujets abordés : la politique, l’histoire, les légendes, la religion, la guerre, l’amour, la magie ou les relations fusionnelles avec les dragons. De plus, cette société qui se veut matriarcale est en réalité dirigée par 2 hommes, les Matriarches n’ont de réel pouvoir que sur les membres de leur citadelle. J’ai trouvé ça un peu décevant, d’autant que là encore nous n’avons rien qui l’explique.

De même, ça manque de dynamisme pour une histoire où pas moins de 3 complots s’entrelacent. Tout est dans l’ambiance et les descriptions, la nature, le temps qui s’écoule. L’intrigue met longtemps à se mettre en place, pour se précipiter dans le dernier tiers du roman. Si cela redonne un peu d’allant la lecture, j’ai malheureusement un peu fini le roman sur une impression de « tout ça pour ça ? ».

Côté personnages, cela ne s’est pas mieux passé. J’ai trouvé Sophie très transparente, elle n’a aucun caractère. Elle est supposée avoir l’étoffe d’une reine, s’être montré digne de porter leur relique la plus sacrée, mais pourquoi et en quoi ? Pas pour une action qu’on la voit faire dans ces pages en tout cas, car à part se laisser porter par le vent… Eliane est un personnage plus intéressant, complexe, mais elle est beaucoup trop secrète pour qu’on puisse complètement s’attacher à ses pas. En outre elle disparait du récit d’un coup, sans armes ni trompettes, alors qu’elle en était l’un des rouages principaux. Vraiment dommage.

Roman publié aux éditions Les moutons électriques (Bibliothèque voltaïque)
L’avis de l’ours inculte

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