Une ordure, bien sûr ! Rien ne va plus dans le monde des pères Noël qui investissent le centre ville de Grenoble en cette période de fêtes. Sur les murs, sont apparues des inscriptions couleur de sang, s’en prenant au père Noël. Dans les rues et magasins, l’ambiance est troublée par une suite d’agressions contre les stipendiés de la hotte rouge. Le détective Henri Golent et son ami l’avocat Hocine Tiber assistent à la fuite d’un père Noël terrorisé. Un moment plus tard, l’un de ces hommes en rouge est retrouvé sur le carreau, bon pour le SAMU. C’est le début de l’aventure pour le détective qui veut retrouver l’agresseur. Sur son chemin, il rencontre le lieutenant Garromance, franc-tireur de la police aux méthodes toutes personnelles.
Avis : J’ai eu la chance de voir l’auteur, Jean Baptiste Piotto lors d’une rencontre littéraire dans la bibliothèque de ma ville. Il m’a encore plus donné envie de le lire et pas seulement ses polars !
Avec ce premier tome, Jean Baptiste Piotto frappe fort. Si dans les faits, il l’a écrit en deuxième (car il voulait donner corps à la rencontre de son détective privé Henri Golent avec le policier Garromance) Le père noël est… addictif ! J’y ai découvert un personnage truculent et fonceur. Le détective Privé, Henri Golent, est bourré d’humour, de jeux de mots et de talent pour la comédie. Il est également un fin limier et un redoutable adversaire contre « l’attaqueur de Père Noël » qui sévit dans le centre-ville de Grenoble lors des fêtes de fin d’année. Mais son enquête, ne serait pas ce qu’elle est, sans son ami, l’avocat Hocine et le beau-frère de celui-ci, Jean-Pierre. Et sans oublier, un SDF qui apporte de l’émotion et des pensées pour ces femmes et hommes de la rue que l’on ne regarde même plus… mais surtout qui va aider grandement l’enquête par ses témoignages.
Car il y a grand danger et grand suspense ! Entre les tags et les attaques sur les pères Noël (qui sont à pied d’œuvre pour faire vendre, notamment dans les galeries du printemps de Grenoble), la police, la presse et nos trois amis, ont de quoi enquêter. Et la vérité ne sera faite qu’avec l’union de quatre hommes et en dépit d’un certain… lieutenant Garromance. Celui-ci est le roi de l’arrestation intempestive et inadaptée. Il suit sa pensée au lieu des faits et c’est un poivrot fini. Mais Jean Baptiste Piotto sait rendre chaque personnage moins binaire que l’on croit. Ainsi, Garromance a malgré tout des côtés touchants.
J’ai beaucoup aimé le côté psychologique de l’attaqueur des pères Noël et de la façon qu’à Golent, de mener ses enquêtes par le prisme de ses études de psycho… Ce n’est pas de la psychologie de comptoir et cela est fait par petites touches, mais néanmoins bien présentes. Il y a de l’humour à la pelle : dans les situations cocasses où se fourrent toujours Garromance, dans les réparties entre nos trois amis, dans la vision positive de voir la vie qu’à l’auteur.
Le Père Noël est… aborde de nombreux sujets de « société » : les intermittents du spectacle, la vie dans la rue et comment s’en sortir, les magouilles de certains vendeurs, la folie des fêtes, la maladie mentale, ou l’art de la revendication par le tag… mais aussi l’amour et l’amitié. Ce n’est pas une thèse et tout est amené sans lourdeur. Mais l’idée est implantée et peut être génèrera-t-elle un autre comportement de notre part, nous lecteurs, lors des prochaines fêtes de fin d’année ?
Alors bien sûr, avec de l’humour, du suspense, de l’amitié et un peu de psychologie/philosophie, je n’ai pas pu m’empêcher de mettre dans ma PAL, les autres tomes du détective privé Henri Golent ainsi que La mémoire de l’homme sans nom, le premier roman (non policier) de l’auteur.
Roman publié aux éditions Autrefois pour tous