Le métier de Laura consiste à soigner les troubles de la parole. Dans sa profession, elle est reconnue et admirée. Elle a pourtant plus de difficultés quand il s’agit de faire parler sa fille de trente ans, qui semble collectionner les échecs en tout genre.
Il aura suffi qu’elle l’invite au restaurant pour avoir une vraie discussion mère-fille,
Il aura suffi qu’un gamin armé entre en scène,
Il aura suffi d’un unique coup de couteau,
Pour que tout bascule.
Andy vient de voir sa mère tuer un homme. Sans une once d’hésitation. Efficace. Calme.
Andy vient de comprendre que sa mère n’est peut-être pas celle qu’elle prétend.
Et, maintenant que les masques tombent, la voix de ces deux femmes pourrait bien ne plus jamais se faire entendre.
Avis : Encore un excellent Karin Slaughter ! Son vrai visage est un page-turner mené, non pas tambour battant, mais avec intensité et brio, dévoilant petit à petit une histoire profonde et tout à fait crédible dans l’Amérique d’aujourd’hui.
Alors qu’Andy et sa mère, Laura, déjeunent tranquillement dans une cafétéria, un forcené fait irruption et tue 2 personnes sous leurs yeux avant de se retourner contre elles. La réaction de Laura, froide, maitrisée, mortellement efficace, va faire la une des journaux et réveiller un passé qu’elle espérait enterré, obligeant ainsi sa fille à fuir.
Son vrai visage s’articule autour de 2 époques. 2018 où l’on rencontre Andy et Laura, et 1986 où l’on découvre comment une gentille orthophoniste de 50 ans se relevant d’un cancer peut affronter avec le plus grand sang-froid un tueur fou. Chaque partie se termine par une révélation ou sur une scène d’action, prolongeant le suspense et augmentant l’addiction au roman.
Son vrai visage est en premier lieu un road-trip initiatique. La timide Andy va devoir prendre sur elle pour affronter les épreuves et les questions sur le passé de sa mère. Elle va devoir se dépasser et sortir de sa coquille si elle veut espérer trouver des réponses… et survivre.
Karin Slaughter prend son temps pour développer ses personnages, dessinés avec justesse, pour installer une atmosphère. Décor et sensations nous plongent particulièrement bien dans le milieu interlope de la fin des années 80. Elle explore la relation mère-fille, l’embrigadement psychologique, la dévotion d’un artiste professionnel, l’activisme politique et aborde, en filigrane, la fraude dans les grandes entreprises, l’abandon par le système des plus démunis.
Redoutable d’efficacité !
Roman publié aux éditions HarperCollins (Noir) – Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ève Vila
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