Lagash est une planète extraordinaire dont les habitants ne connaissent pas la nuit puisque leur système solaire est composé de six soleils. Or, voici venir un événement terrifiant : le crépuscule tombe sur Lagash. Des six soleils, il ne reste plus que Bêta à briller, lequel commence à faiblir singulièrement. Dans quelques heures, les ténèbres viendront, et avec elles la fin de la planète, prétendent les savants. Mais pourquoi les habitants de Lagash ne supporteraient-ils pas la nuit? Auraient-ils si peur des étoiles?
Avis : Les 20 nouvelles de ce recueil ont été écrites entre 1941 et 1968 et se lisent avec une grande fluidité. C’est impressionnant de voir que bien qu’écrit il y a plus de 50 ans, ces textes restent non seulement très accessibles, stylistiquement parlant, mais portent sur des thématiques très souvent encore actuelles.
Ce sont des récits qui m’ont charmée, amusée ou parfois laissée indifférente. Tout le sel de certains se situe dans la chute, caustique ou inattendue. Asimov y traite aussi bien des avancées technologiques et médicales, que de nos peurs, des relations entre les individus, de la condition humaine ou de sujets de société. Mais Quand les ténèbres viendront présente avant tout un écrivain passionné.
Car ce qui donne tout son charme à ce recueil, c’est Asimov lui-même. Comme dans Chrono-minets, il introduit chaque nouvelle, présentant le contexte dans lequel elles ont été écrites et attisant ainsi la curiosité du lecteur. J’ai adoré ses commentaires, le regard qu’il porte sur ses propres écrits, le recul qu’il prend parfois, son humour, qui se retrouve dans certains textes. Émaillé d’anecdotes, de réflexions sur ses relations avec son entourage, et sur la science-fiction en général, ces préfaces sont toujours intéressantes.
Certaines de ces nouvelles lui ont été inspirées par le contexte historique comme Vide C, écrit en réaction à la guerre de Corée ou Y a-t-il un homme en incubation après la bombe A, mais écrite avec la préoccupation, non pas de refléter le réel, mais de rester ancrée dans la science-fiction de demain. Nous retrouvons le super ordinateur Multivac qui avait déjà fait l’objet de sa nouvelle A voté, ici utilisé à d’autres desseins. Et si…, du propre aveu de l’auteur est un de ses rares textes traitant d’amour et c’est tout mignon. Sally m’a fait me demander si elle avait pu inspirer Stephen King pour imaginer Christine.
À lire d’une traite ou à picorer au gré de ses envies.
Recueil publié aux éditions Folio (SF) – Traduit de l’américain par Simone Hilling
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