Le détective détraqué ou les mésaventures de Sherlock Holmes / Collectif

Le détective détraqué ou les mésaventures de Sherlock Holmes / Collectif

couverture de Le détective détraqué ou les mésaventures de Sherlock HolmesRésumé : Sherlock Holmes lui-même victime de vol… Remplacé par sa propre fille dans une enquête… Floué par Scotland Yard et par l’intrépide Frenchie Arsène Lupin… et même envoyé en prison ! De Londres à New York, en passant par Prague ou la campagne française, voilà bien des situations insolites dans lesquelles va se retrouver le célèbre détective, sous la plume de quelques élégants farceurs.

Avis : Le détective détraqué ou les mésaventures de Sherlock Holmes regroupe 20 nouvelles se moquant, plus ou moins gentiment, du personnage créé par Sir Arthur Conan Doyle.

J’ai beaucoup aimé le côté historique des présentations de chaque écrivain. En effet, ces nouvelles vont de 1892 à 2012. Avant presque chacune d’elles, il y a une illustration, ce qui ma foi, rend la lecture encore plus sympathique et appelle à lire la suivante ! J’ai particulièrement aimé celles-ci-dessous.

illustrations de Le détective détraqué ou les mésaventures de Sherlock Holmes

Voici pour le côté fun. Maintenant parlons lecture.

La première nouvelle, Le grand mystère de Pegram, est d’une ironie mordante envers Sherlaw Kombs 😉 avec un revirement de situation digne du maître ! Non seulement Sherlaw joue du violon comme un pied, mais en plus il se trompe tellement dans ses découvertes que la police lui envoie des places pour la pendaison des malfrats qu’eux-mêmes ont trouvés, et qui sinon n’auraient jamais été inquiétés.

Le Vol du coffret à cigares met en scène l’outrecuidant « péteux » Hemlock Jones et est parmi mes favorites. En effet, le grand détective est un abruti qui accuse son ami de l’avoir volé et le docteur est encore plus bête car sachant qu’il n’a rien volé, il est tout de même ravi de suivre le raisonnement de ce grand homme… hilarant et diablement bien mené !

La beauté secourue est exceptionnelle : une femme demande à Oilock Combs son aide car elle est perdue. Il sort de chez lui, note l’adresse et la lui remet…. Elle n’est donc plus perdue ! Blague carambar à part, j’ai beaucoup aimé le style de cette nouvelle 😉

La nouvelle écrite par de Maurice Leblanc, le créateur d’Arsène Lupin est splendide. Dans Herlock Sholmès arrive trop tard on assiste à la rencontre des deux grands hommes de génie, Holmes versus Lupin, définitif avantage à Arsène. N’ayons pas peur des mots : c’est THE rencontre anthologique.

La neuvième nouvelle dont le titre est D’un cheveu est toutefois ma préférée, et après avoir dit de la précédente qu’elle était anthologique où mettre le barème ???? Il y a de l’ironie au centuple, du suspense et la déduction Holmèsienne est énorme mais tombe à plat sur le dernier point…

Les aventures de Shamrock Jolnes transforme Sherlock en un policier de NYC à la déduction si excellente qu’elle confine à la magie noire… excellent changement de lieu et d’unité temporelle.

La quatorzième est superbe, ma deuxième préférée. Il s’agit du Meurtre de la cathédrale de Canterbury. C’est ici la fille de Sherlock (avec l’aide de celle de Watson) qui mène l’enquête. Elle y fait un superbe éloge de son père à la fin, après avoir mené l’affaire admirablement pendant que nous sommes perdus !

Autre défenestration de Prague est époustouflante. Avec une seule « image », sans enquête, le grand SH sauve un innocent de l’emprisonnement ou pire. Très très bon suspense et un esprit d’analyse sans ironie.

Enfin, la dernière est parmi les plus délectables. L’aventure du banquier pervers ou l’affaire DSK revue et corrigée, de façon calme et sans faux pas. SH sauve quand même le chancelier d’une attaque terroriste en moins d’une heure ! Les scènes sont un peu james-bondiennes mais une très belle histoire tout de même.

En bref, un bon moment de lecture et une excellente leçon sur et pour les fans de Sherlock. Et pour les vrais fans, il y a, en bonus dans l’encart ci-dessous, mon avis sur chacune des autres nouvelles qui composent Le détective détraqué ou les mésaventures de Sherlock Holmes.

Je veux tout savoir !
L’aventure des deux collaborateurs, que Conan Doyle lui même considéra comme « la meilleure de toutes les nombreuses parodies » fut écrite par l’auteur de Peter Pan, James M. Barrie, et ami de Sir Conan Doyle. Je la résumerais ainsi : quel barré ce Barrie ! Une histoire absurde et drôle.

La kermesse du terrain de cricket provient de Sir Conan Doyle lui même. Une parodie de parodie car il prenait ombrage du personnage qu’il avait crée. Il y traite tout de même Watson de « sans cerveau ».

La 4ème nouvelle s’intitule Le Cambriolage d’Umbrosa. Elle fait apparaitre Piclock Holes et m’a vraiment bien faite rire. Où Potson (Watson) est encore plus imbu de lui même que Holes (Holmes). C’est une histoire rigolote et incongrue.

Le Vol du coffret à cigares met en scène l’outrecuidant « péteux » Hemlock Jones et est parmi mes favorites. En effet, le grand détective est un abruti qui accuse son ami de l’avoir volé et le docteur est encore plus bête car sachant qu’il n’a rien volé, il est tout de même ravi de suivre le raisonnement de ce grand homme… hilarant et diablement bien mené !

Dans la sixième nouvelle, bien nommée Scotland Yard, nous retrouvons Piclock Jones et un Potson (Watson) encore plus imbu de lui même que Holes (Holmes) et surtout où il se « suicide presque » pour que la maître puisse prouver que la police est vraiment bête. Le coupable est sympathique avec une remise à sa place de l’administration française…

La douzième de l’auteur Jack London est aussi très intéressante et se nomme… Arthur Conan Doyle. Elle met en scène une possible rencontre dans la mort entre les deux écrivains. Elle est pleine de poésie. Et reste donc à part car elle ne se moque aucunement du grand homme ni de son écrivain, mais serait plutôt un hommage.

L’aventure de l’éditeur de livres d’art assassiné est une tuerie. Sans jeu de mot. Très bon texte sur Sherlock qui laisse un tueur en liberté car il ne tue « que » des éditeurs…

La quinzième tient en deux lettres, l’une de Moriarty et l’autre de Moran. Pas besoin d’en dire plus que le titre, La plus grande machination du siècle. Très vraie, très fine. La fin est moins intéressante en revanche.

Le comptable pressé était en fait un texte imprimé sur des marque-pages par des bibliothécaires, pour faire rire les emprunteurs mais surtout les pousser à rapporter à temps leurs livres…

Épingle au mur est une compilation de 5 lettres, toutes fausses, pour le 1er avril. Deux ont retenues mon attention : celle du musée Tussaud est géniale ; celle des éditeurs qui renvoient un manuscrit sous prétexte que personne ne croirait aux bizarreries de son personnage, ou même que son esprit d’analyse est d’un « irréalisme navrant » est d’une ironie savoureuse.

L’Aventure de l’hédoniste chronique en revanche, ne m’a pas plu du tout. J’ai même eu du mal à vraiment la comprendre avec ses mots juifs notamment.

Recueil publié aux éditions Baker Street – Traduit de l’anglais par Isabelle D. Philippe, Laure Joanin, Martine Leroy-Battistelli, Jean-Luc Piningre, Julie Maillard-Pujos, Yves Sarda.

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