Quatrième de couverture : Ces dix nouvelles horrifiques – sélectionnées et préfacées par Dashiell Hammett, auteur du Faucon maltais et fondateur du roman noir américain – constituent des classiques des années 1930, mais aussi des curioisités intemporelles ! Qu’y a-t-il de commun entre des orchidées au charme vénéneux, une maison aux passages secrets, la rumeur d’un loup-garo gallois et un violoniste muet ? Rien, sinon une inquiétante étrangeté qui distillera le trouble. Quant à la renommée d’un chef d’orchestre atypique est-il possible qu’elle soit plus terrifiante qu’une histoire de fantôme ou de sorcière ? Le risque existe. Tout comme la contemplation innocente d’une énigmatique voisine peut conduire à une expérience parfaitement effroyable…
Avis : Terreur dans la nuit est un recueil de 10 nouvelles horrifiques réunies par l’auteur Dashiell Hammett. Elles sont donc toutes parues initialement entre 1925 et 1931. Une temporalité que l’on ressent à la lecture, car là où ce recueil marque des points c’est de nous emmener dans un autre siècle, un autre style, une autre manière d’écrire et de faire passer les idées. Les romans d’horreurs d’aujourd’hui sont sanglants, glauques, pleins d’artifices. Terreur dans la nuit est tout en subtilité, petites touches, les éléments étranges y sont comme l’effleurement d’une caresse.
Les nouvelles sont toutes très différentes les unes des autres et jouent sur des ressorts scénaristiques qui leur sont propres : orchidées carnivores (Pensées botaniques de John Collier), maison hantée (La Maison d’André Maurois), légendes urbaines (Mise à mort de Peter Fleming), fascination étrange (L’araignée de Hanns Heinz Ewers), amours coupables (Au bord du gouffre de L.A.G. Strong), magie noire (La vengeance de la sorcière de W.B. Searbrook), musique diabolique (La Musique d’Erich Zann de H.P. Lovecraft), justice immanente (Foi, espoir et charité d’Irvin S. Cobb), « chat-phobie » (Le Roi des chats de Stephen Vincent Benét), culpabilité (Au-delà de la porte de Paul Suter).
Seul le texte de John Collier ne m’a pas convaincu et, alors qu’il s’agit d’une nouvelle, je l’ai trouvé long. Paradoxalement, les deux petites pages de celui d’André Mourois ne réduisent en rien son efficacité et son amusement. Peter Fleming (inspirateur de son frère Ian, créateur du célèbre James Bond) instaure lui, une noire ironie et Lovecraft, le malaise.
Terreur dans la nuit se démarque par sa sobriété. D’un évènement anodin, d’une situation en apparence des plus banales, les nouvelles proposées glissent vers l’inexplicable, l’absurde, parfois l’effroi. Les sensibilités y sont diverses et l’on peut y picorer selon ses envies.
Roman publié aux éditions Fleuve (Outre Fleuve) – Traduit par Nathalie Beunat, Leslie Boitelle-Tessier, Jean-Jacques Pollet, Brigitte Mariot