Silo, Tome 2
Quatrième de couverture : En 2049, le monde est encore tel que nous le connaissons, mais le temps est compté. Seule une poignée de potentats savent ce que l’avenir réserve. Ils s’y préparent. Ils essaient de nous en protéger. Ils vont nous engager sur une voie sans retour. Une voie qui mènera à la destruction ; une voie qui nous conduira sous terre. L’histoire du silo est sur le point de débuter. Notre avenir commence demain.
Avis : J’avais beaucoup aimé le premier tome de cette trilogie qui posait les bases d’un monde post-apocalyptique des plus intrigants. Cette « suite », en forme de préquelle, tente de répondre aux questions soulevées dans le premier opus. L’auteur nous fait remonter le temps petit à petit. Ainsi trois cents ans défilent sous nos yeux, des origines du projet jusqu’aux évènements de Silo. C’est un kaléidoscope de vies que nous offre Hugh Howey.
Ce tome est un puzzle qui se construit peu à peu sous nous yeux. Nous y suivons toujours deux histoires en parallèle. Les chapitres alternent entre la mise en place du projet – en suivant les « maitres d’œuvre » qui intégreront ensuite le silo 1 – et les morceaux de vie des habitants d’un des autres silos. Cela permet de voir l’évolution des choses, mais aussi de mettre en lumière la psychologie de ces hommes confrontés à l’impensable. Car même pour les locataires du silo 1, l’enferment, ce pouvoir de vie et de mort, mais aussi ce secret permanent peuvent être difficile à supporter.
Le contexte, remarquablement présenté dans le tome 1, s’étoffe ici encore. La construction des silos a été minutieusement pensée. Pourquoi et comment l’homme en est-il arrivé à cette solution extrémiste ? Cette décision, irrévocable et dramatique, était-elle réellement justifiée ? Hugh Howey interroge sur l’éthique et sur le pouvoir. Est-il recommandé que ce dernier ne soit tenu que par une poignée d’hommes ? Est-il juste de manipuler les hommes même lorsque c’est pour leur « bien » ?
Un roman efficace, dont les pages se tournent facilement et avec plaisir. Il m’a toutefois manqué une « vraie » intrigue pour complètement m’emporter comme avait su le faire Silo. En effet, le fil rouge n’est ici tenu que par un personnage. Mais, il prépare cependant à merveille l’arrivée du troisième et dernier tome.
« La seule différence entre les gens du silo 12 et ceux du silo 13, c’est qu’il n’y aura pas de générations futures dans le silo 12. C’est tout. Tout le monde, dans tous les silos, finira par mourir. Nous mourrons tous, Saul. Même nous. Il se trouve qu’aujourd’hui c’était leur tour. »
Roman publié aux éditions Actes Sud (Exofictions) – Traduit par Laure Manceau