La dernière guerre, Tome 1
Quatrième de couverture : Je m’appelle Floryan ; j’ai dix-sept ans. Il y a quelques jours, je suis mort : un attentat dans le métro. Je me suis réveillé dans un paysage de plaines et de montagnes, somptueux, qui s’étendait à perte de vue. Un être de lumière m’a accueilli, se présentant comme un « Élohim ». Il m’a proposé un choix : soit je le suivais dans le Royaume – un paradis, selon lui, mais que je n’étais pas autorisé à voir avant de m’y rendre –, soit je plongeai dans le Nihil, un gouffre gigantesque menant vers… Vers quoi ? C’est là toute la question. Je ne sais rien du Nihil, j’ignore tout du Royaume, et j’ai quarante-neuf jours, pas un de plus, pour prendre une décision. Le problème, c’est que ce choix n’engage pas que moi…
Avis : Cette lecture s’insert dans le cadre du Mois de sur Book en Stock. Fabrice Colin est un auteur à l’univers riche que j’aime beaucoup, et je remercie Dup et Phooka de m’avoir permis d’avancer encore un peu dans celui-ci. Je dois dire que j’ai beaucoup de mal à parler de ce livre, qui m’a assez déstabilisée.
49 jours n’est pas du tout ce à quoi je m’attendais. Je ne saurais dire ce que je pensais trouver, mais pas ses visions, ses voyages dans le temps et ce flirt avec le roman d’anticipation. Après avoir trouvé la mort dans un attentat parisien, Floryan, le héros, se réveille dans l’Intermonde : une planète mystérieuse, une sorte de Purgatoire où de bien drôles de choses se passent.
Cette vision de la vie après la mort était intéressante. L’auteur emprunte à nos mythes tout en s’en détachant. Il développe des idées originales et présente un univers riche. Les descriptions de cet Intermonde sont saisissantes et il est alors très facile de s’y projeter. J’aurais toutefois apprécié un peu plus de précisions sur le fait que seules quelques personnes, sur la quantité qui meurt chaque jour, arrivent dans l’Intermonde. Le début d’explication avancé ne m’a pas totalement convaincue.
Mais ce qui m’a donné du fil à retordre, ce sont les personnages et notamment, le héros. À son arrivée, il va très rapidement rencontrer les membres d’une communauté qui vont lui proposer de se joindre à eux, mais tout en restant jaloux de leurs secrets. Ils sont régis par des lois strictes et un code fermé. Leur chef est, pour le moins, un illuminé, pour le pire, un dictateur qui se prend pour Dieu. Pourtant, Floryan ne va poser que très peu de questions, que ce soit sur ce monde, nouveau pour lui, ou sur le fonctionnement de ce groupe. J’ai eu beaucoup de mal à comprendre son silence et la manière dont il acceptait tout ce qu’on lui présente pour « argent comptant ».
L’une des raisons de son comportement est certainement l’attraction qu’exerce sur lui Scarlett, sa tutrice. Mais pour le lecteur, la façon dont elle se comporte avec lui est criante de fausseté. Cela sent la manipulation à plein nez et j’attendais impatiemment que la machine se détraque, que la vraie nature de ces gens se dévoile. Cette partie avait un côté figé qui m’a pesée. C’est lorsque Floryan va commencer à contrevenir à leurs règles que les choses vont commencer à bouger. Les passages qui se déroulent dans le futur font d’ailleurs partie de ceux que j’ai préférés.
La fin que nous propose ici Fabrice Colin est particulièrement intéressante dans le fait qu’elle aurait pu conclure l’histoire. Nous aurions eu alors une fin ouverte, mais c’est ce qui en aurait fait tout le sel.