Quatrième de couverture : Imaginez un monde où chaque criminel devrait vivre avec un compagnon animal dont il doit s’occuper : car si l’animal meurt, son propriétaire meurt aussi. C’est ainsi que les pires criminels d’Afrique du Sud survivent désormais à Zoo City.
Avis : Zinzi December est une Animalée. Cela signifie que, comme tous les criminels, elle partage un lien psychique avec un animal (du papillon à l’ours). La survie de l’homme dépend de celle de son animal et celui-ci lui confère également des pouvoirs divers et variés. L’animal de Zinzi est un paresseux nommé… Paresseux. Il lui permet de retrouver les objets perdus, grâce aux connexions qui les relient à leur propriétaire. Après un revers de fortune assez dérangeant – elle est soupçonnée du meurtre de sa dernière cliente – Zinzi accepte alors le genre d’affaire qu’elle déteste le plus, retrouver une personne disparue.
Le monde créé par Lauren Beukes est vraiment très original et percutant. Articles de journaux, extraits de reportages et témoignages sont insérés entre le récit de Zinzi, et permettent de développer encore la mythologie liée aux zoo. Malheureusement j’ai eu du mal à en comprendre les tenants et les aboutissants : le Contre-courant et les shavi m’ont paru assez abscons. Et s’il est effectivement question de magie, celle-ci est tout de même assez peu présente, et il s’agit surtout de magie noire, très semblable au vaudou.
Si l’univers sort des sentiers battus, l’intrigue, elle, est des plus classiques. Zinzi mène l’enquête dans les bas-fonds de Johannesburg, de night-clubs en centre de désintoxication. Ancienne journaliste, ancienne droguée, arnaqueuse patentée, tous ses contacts lui seront utiles pour tenter de résoudre cette affaire. L’auteure en profite pour présenter un Johannesburg qui patauge dans la crasse, une société en pleine déchéance, avec, pour toile de fond, les conflits qui secouent l’Afrique. En parallèle, Zinzi reçoit de mystérieux emails assez glauques. Leur explication m’a semblé un peu oiseuse. De même, j’aurais aimé plus de clarification sur le meurtre de sa cliente, par qui tout à commencé.
Je ne sais pas trop quoi penser de Zoo city. Il est original et bien écrit, c’est sûr, et le mélange de références culturelles et historiques réelles et fictives est bien amené. De plus, Lauren Beukes ajoute une couleur locale à son histoire en y insérant beaucoup de vocabulaire sud-africain. L’héroïne est un personnage intéressant et complexe, en quête de rédemption. Son paresseux est un personnage à part entière, qui apporte chaleur et humour au roman. Cependant, j’ai eu du mal à rentrer dedans et à m’imprégner de l’histoire. Et j’ai parfois eu du mal à retenir les informations. Bien sûr, le fait que je n’ai pu le lire que lors de mes trajets en bus, n’y est peut-être pas étranger !
Roman traduit par Laurent Philibert-Caillat – Édité par Eclipse