Quand Thibault débarque à Planoise, quartier sensible de Besançon, il est loin de se douter que la vie lui réserve un bon paquet de shit. Conseiller d’éducation au collège, il mène une existence tout ce qu’il y a de plus banale. Sauf qu’en face de chez lui se trouve un four, une zone de deal tenue par les frères Mehmeti, des trafiquants albanais qui ont la particularité d’avoir la baffe facile. Alors que ces derniers se font descendre lors d’un règlement de comptes, Thibault et sa voisine, la très pragmatique Mme Ramla, tombent sur la cache de drogue.
Que faire de toute cette came ? Lorsque notre duo improvisé compare ses fiches de paie avec le prix de la barrette, il prend rapidement une décision. Un choix qui pourrait bien concerner tout Planoise.
Avis : Quel moment incroyable on passe quand on lit du Schwartzmann ! Et quelle couv’ !
Dans Shit ! Thibault est CPE dans un collège en ZEP de Planoise, une banlieue de Besançon. Il croit en ce qu’il fait et vit au beau milieu du quartier. En plein trafic de shit ! (Il voit la queue des acheteurs de sa fenêtre.) Et même, à l‘étage du four, la zone où est entreposée le shit.
Thibault va devoir sortir très nettement de sa zone de confort, lorsqu’un règlement de compte lui laisse entrevoir la planque et les possibilités qu’offrent cet argent et ce trafic. Est-ce si compliqué de dealer quand on n’a pas les codes et qu’on a une morale ? Eh bien, c’est ce que nous apprend Shit ! Mais ne divulgachons point ce roman tellement bon dans son rythme, ses rebondissements et ses revendications.
Avec des personnages finement ambivalents (par exemple, sa voisine, Myriam Ramba) ou franchement caricaturaux (Tophie, heu Sophie l’intendante qui milite pour le tofu au repas des collégiens), Shit! dresse un portrait de notre société tantôt hilarant, tantôt navrant mais assez véridique.
Sur le bandeau, on peut lire cette phrase de Thomas VDB « un breaking bad hilarant à Besançon ». Alors pour ma part, je trouve qu’on reste quand même loin de la « baditude » de Walter White… peut être dans une suite ? Mais pour le côté hilarant, pas de problème ! Qu’est-ce que j’ai ri et j’ai aussi beaucoup dis « mais quel con ! » (de façon affective) en parlant de Jacky Schwartzmann qui ose beaucoup de choses dans Shit ! Mais pas plus que dans ses autres romans.
Donc à lire de toute urgence pour rire, et regarder notre monde avec un filtre qui a les pieds sur terre, le cœur dans la main, une barrette de shit dans la poche et la tête avec la banane !!!!
(Et désolée mais je ne suis pas désolée de tous ces shit !)
Roman publié aux éditions du Seuil (Cadre noir)