Les visages / Jesse Kellerman

Les visages / Jesse Kellerman

couverture du roman Les visages de Jesse Kellerman

Lorsque Ethan Muller, propriétaire d’une galerie, met la main sur une série de dessins d’une qualité exceptionnelle, il sait qu’il va enfin pouvoir se faire un nom dans l’univers impitoyable des marchands d’art. Leur mystérieux auteur, Victor Crack, a disparu corps et âme, après avoir vécu reclus près de quarante ans à New York dans un appartement miteux. Dès que les dessins sont rendus publics, la critique est unanime : c’est le travail d’un génie. La mécanique se dérègle le jour où un flic à la retraite reconnaît sur certains portraits les visages d’enfants victimes, des années plus tôt, d’un mystérieux tueur en série. Ethan se lance alors dans une enquête qui va bien vite virer à l’obsession.

Avis : Nous sommes mi-février et je connais déjà le roman qui marquera mon année !! Même si ce livre est sorti en 2008 en France !!!

Jesse Kellerman réussit, avec Les visages, à nous faire lire, non seulement un thriller palpitant doublé d’un roman de société dans une Amérique où l’injustice est reine, mais aussi un roman historique prenant, avec ses interludes imbriqués dans son récit principal.

Dans le récit principal, on découvre Ethan Muller, un jeune trentenaire New Yorkais qui essaie de se faire un nom en tant que galeriste. Il vit sa vie de privilégié au milieu d’autres arrivistes aussi superficiels que lui, dont Marilyn, de 15 ans son aînée, avec qui il entretient une relation intime et qui, elle, a monté les échelons par son incroyable talent, son cynisme à toutes épreuves… et ses mariages lucratifs !! Alors que notre Ethan Muller vient directement d’une famille ultra riche, puisque son père n’est autre que LE Muller à qui appartient les Muller Courts, le plus grand lotissement d’immeuble de NYC. Mais il essaie de se faire un nom pour lui-même et ne voit plus son père depuis des années. Ce dernier se tient au courant de la vie de son fils par son ami et employé, Tony Wexler, qui est une seconde figure paternelle pour Ethan, mais avec le petit soupçon de paranoïa (pas si paranoïaque que ça d’ailleurs !!!) que son père est quand même là, tapi derrière toutes leurs relations. Aussi lorsque Tony l’appelle pour lui dire qu’il doit venir aux Muller Courts voir des dessins extraordinaires, Ethan se fait d’abord tirer l’oreille. Mais l’envie de découvrir un nouvel artiste se fait plus forte que tout.

À partir de là, une implacable et romanesque histoire se met en place. Et les interludes dévoilent en même temps que l’enquête (d’abord informelle, puis de plus en plus légale) que poursuit Ethan, une partie de l’histoire de cette Amérique où « on est ce qu’on dit qu’on est ».

Et Jesse Kellerman réussit le tour de force de dévoiler beaucoup tout en cachant l’essentiel. Il nous manipule beaucoup pour notre plus grand plaisir. En utilisant la première personne du singulier d’Ethan qui se perd pour (peut-être ?) mieux se retrouver, il livre un thriller haletant avec pour toile de fond, des sentiments si bien tournés que nous même apercevons leur humanité dans ces êtres touchants. Tour à tour blessants, blessés ou juste perdus.

Une excellente découverte pour moi alors bring it on 2023, essaie de faire encore mieux maintenant !

Roman publié aux éditions Sonatine – Traduit de l’anglais (États-Unis) par Julie Sibonyt

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