La Lune tueuse / N. K. Jemisin

La Lune tueuse / N. K. Jemisin

couverture du roman La lune tueuse de NK Jemisin

Dreamblood, tome 1

Dans l’ancienne Cité-État de Gujaareh, la paix est la seule loi. Sur les toits et parmi les ombres des rues pavées attendent les collecteurs, gardiens de cette paix. Serviteurs de la Déesse des Rêves, leur devoir est de récolter la magie de l’esprit endormi et de l’utiliser pour guérir, apaiser… ou tuer ceux qui sont jugés corrompus.
Mais lorsqu’une conspiration éclate au sein du temple, Éhiru, le plus célèbre des collecteurs, doit remettre en question tout ce qu’il sait. Choisira-t-il de protéger la femme qu’il a été chargé de tuer, ou regardera-t-il la ville être dévorée par la guerre et la magie ?

Avis : Il y a quelques années, j’ai lu la trilogie de la Terre fracturée, que j’avais totalement adoré. J’étais donc plus que tentée de me plonger dans ce diptyque, et un peu inquiète en même temps : La lune tueuse allait-elle réussir à aussi bien m’emporter ?

Nous sommes à Gujaareh, où la magie des rêves est puissante et révérée. L’ordre du Hétawa y est le garant de la foi en la déesse lunaire Hananja. Les partageurs soignent les maux du corps, les collecteurs ceux de l’âme en apportant la paix aux hommes en fin de vie. Ou à ceux qui ont été jugés corrompus. Éhiru est un fervent adepte de la déesse et de ses préceptes et un collecteur exemplaire ; jusqu’au jour où une collecte se passe mal, le laisse meurtri et instille en lui la graine du doute quant au jugement de ses supérieurs.

N. K. Jemisin créé avec La lune tueuse un univers riche, inspiré de l’Égypte antique. Son système de magie, basé sur le sang onirique et le pouvoir des rêves, est très original. Ce qui est remarquable également, c’est que ce système que l’on pourrait juger dur et inflexible, est en fait basé sur la compassion et l’amour de son prochain. Les prêtres d’Hananja croient profondément en leur mission, et sont convaincus d’agir pour le bien. La dîme récoltée est redistribuée à ceux qui en ont besoin. Hélas, l’homme étant ce qu’il est, là où il y a du pouvoir, il y a de la corruption et des secrets…

Le roman suit 3 personnages en particulier : Éhiru et son disciple Nijiri, ainsi que Sunandi, une ambassadrice de Kisua, un pays frontalier de Gujaareh. Tous 3 vont former un triangle instable, une alliance de circonstance. Éhiru veut découvrir la vérité sur son ordre (et laver la corruption), Sunandi empêcher la guerre, quant à Nijiri il souhaite avant tout protéger son mentor.

Le récit emporte sans difficulté, entre révélations et apprentissages, et porté par des personnages touchants. La lecture de La lune tueuse peut, à priori, se suffire à elle-même, l’intrigue débutée y trouvant sa résolution. Je serais toutefois au rendez-vous de The Shadowed Sun, car même si ce premier tome de Dreamblood ne m’a peut-être pas époustouflée comme La cinquième saison, j’ai néanmoins passé un très bon moment !

Roman publié aux éditions Pygmalion – Traduit de l’anglais (États-Unis) par Pierre-Paul Durastanti

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