Commissaire Romano, Tome 4
Un terrible drame vient de se produire au Nouveau Théâtre de Lille. En pleine représentation, le comédien vedette voit s’écrouler sur lui une partie du décor. Triste spectacle. L’acteur meurt sur le coup. Sur place, la pragmatique mais néanmoins culottée commissaire Romano écarte la piste de l’accident. Et si elle découvre vite l’arme du crime – un bout de scotch ! –, les suspects ne se bousculent pas au portillon. Flanquée de son adjoint Tellier toujours révolté contre la terre entière, Romano plonge dans un nid de vipères de militants de tous bords plus excités et radicaux les uns que les autres.
Et comme si tout cela ne suffisait pas, son chat Ruru, de plus en plus caractériel, se lance dans une guerre sanglante contre son nouvel amant : qui gagnera la bataille ?
Avis : La tragédie du chat va donner du fil à retordre à la commissaire Romano ! Pour sa nouvelle enquête, elle se retrouve face à plusieurs suspects aussi inénarrables les uns que les autres : la sœur haïe qui veut le magot, le gay noir non inclusif, les anticolonialistes, ces blancs qui veulent quand même le pouvoir, l’ex qui n’a pas les mêmes idées politiques, un groupe de suprémacistes blancs, les amis professeurs du mort, sont-ils des faux amis ?
C’est également difficile pour elle, car elle est presque en couple, avec Damien. Elle, la célibattante assumée ! Mais comment cela a-t-il pu arriver ? Et surtout Damien et Ruru, son chat adoré (si si ! non seulement par elle mais surtout par toute la brigade !) s’entendent comme chien et chat ! Le comble, alors qu’ils se sont rencontrés chez le véto !
Et enfin, il y a le nouveau, Dubois, qui remplacera à terme, Clément, le boulet attachant. Il ne faudrait pas que Clément le dégoute de son poste ni qu’elle laisse s’installer d’autres mauvaises habitudes. Heureusement, il y a toujours, Tellier, son adjoint pacifiste, mais toujours aussi jusqu’au-boutiste dans ses opinions.
La tragédie du chat est donc un revigorant 4ème chat-pitre des enquêtes de Romano, que nous offre Sophie Chabanel. Et c’est une quadruple réussite !
Sur le plan narratif, toujours aussi piquant et relevé. Tous les camps/activistes en prennent pour leurs grades. Sur le plan du suspense : les abandons de suspicion en raison d’alibis incroyables mais vrais sont un bonheur épique. Et le tueur/ la tueuse devrait vous couper la chique ! Sur le plan de l’évolution de la saga, j’ai bien aimé que Tellier soit un peu moins présent, car il y avait les autres personnages tous plus radicaux et caricaturaux les uns que les autres ! Mais je crois bien qu’il finirait par me manquer, s’il n’avait pas à nouveau un rôle plus important par la suite… Sur le plan félin, c’est toujours rigolo !
La tragédie du chat, est un peu plus lourd côté remise en question de notre société et pourtant les trois premiers tomes étaient déjà pas mal. C’est surtout les différentes visions qu’en ont les protagonistes qui font réfléchir. Le personnage de la commissaire Romano est géniale dans le rôle de révélateur de nos contradictions. C’est un livre engagé et en même temps, de par l’enquête et la présence de Ruru ou de Clément, relativement léger. Une gageure renouvelée de l’autrice et donc le roi Ruru 4 est lu, Vive Ruru 5 !
Ps : Suis-je la seule à me poser la question d’un possible amour futur entre Romano et Tellier ?
Roman publié aux éditions du Seuil (Cadre noir)