Dissipatio H. G. / Guido Morselli

Dissipatio H. G. / Guido Morselli

couverture du roman Dissipatio H.G. de Guido morselli

Las du monde et de ses turpitudes, un homme décide de mettre fin à ses jours au fond d’une grotte. Mais il tergiverse, suspend son geste et ressort de cet antre pour découvrir qu’entre-temps, l’humanité a disparu, comme évaporée, laissant les maisons vides, les machines désœuvrées et une nature rendue à elle-même. Confronté à une solitude vertigineuse, ce misanthrope oscille entre extase et effroi, et nous laisse entrevoir le monde tel qu’il pourrait être si une certaine race de bipède cessait de le fréquenter…

Avis : Je ne savais pas trop à quoi à m’attendre avant de débuter Dissipatio H.G. Je n’avais jamais entendu parler de ce roman post-apo, paru pour la première fois en 1977 et depuis devenu un classique en Italie. Et la dernière page tournée, je ne suis pas beaucoup plus avancée. C’est vraiment un livre étrange, parfois poétique, et certainement mélancolique. Bref, c’est très loin des romans du genre que j’ai pu lire jusqu’à présent.

Nous suivons un narrateur anonyme qui, las de la vie, s’en va dans une grotte pour mettre fin à ses jours. Mais, au moment de sauter dans le vide des eaux, son corps lui fait défaut. Il ne baisse pas les bras, et tente un tête-à-tête avec sa « fiancée à l’œil noir ». Là encore, il ne parvient au bout de son acte.

Quatre-vingt-cinq kilos de substance vivante qui n’obéissait pas. Conscients, à leur façon, de l’adage selon lequel mourir revient à changer de matière ; ils n’étaient pas disposés à en changer.

Pourtant, sans qu’il n’en ai encore conscience, son vœu a été réalisé. En quelque sorte. Car le voilà désormais seul. Que ce soit dans son village, Chrysopolis, à New York ou à Paris, il semble que les habitants ont déserté le monde. Comment ? Pourquoi ? On ne le saura pas, ce n’est pas là qu’est le propos de Guido Morselli.

Dissipatio H. G est un long monologue. Notre narrateur y partage ses réflexions, son incompréhension, sa peur, son adaptation. Son moi. Le récit s’entremêle de pensées et considérations philosophiques, existentialistes ; et les références y sont multiples. Mais il s’interroge également – et le lecteur avec lui : est-ce un rêve ? une hallucination ? le purgatoire ?

À vous de vous faire votre avis !

Tout, des faubourgs au centre, était fermé, silencieux, vide. Tout était à sa place, en ordre, mais immobile et hors du temps, parce que c’est l’homme qui fait le temps des choses et qu’il n’y avait plus trace d’homme. Pas un seul.

Roman publié aux éditions Rivages – Traduit de l’italien par Muriel Morelli

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