Aux confins du Québec, dans la forêt boréale, Rozie vit seul dans son laboratoire clandestin entouré du froid et de ses chiens. Son job : assurer la fabrication d’amphétamines pour des trafiquants du cru. Seulement Rozie est las, et voudrait bien passer à autre chose, se ranger. Mais les dieux semblent en avoir décidé autrement, l’assassinat d’un gros bonnet va chambouler sa petite vie tranquille de chimiste. Son passé le rattrape, lui et sa véritable identité.
Avis : Je ne savais pas trop à quoi m’attendre lorsque j’ai commencé Les cow-boys sont fatigués. Et j’ai trouvé un polar étrange, entre terroir et guerre des gangs.
Fond-du-Lac, 178 âmes aujourd’hui, avec pas un plan d’eau à moins d’un mille de là. Pour le lac, on cherchait toujours, mais le fond, on l’avait bel et bien touché.
Voilà, l’ambiance est posée ! Bienvenue à Fond-du-Lac, un trou paumé du grand-nord canadien, cerné par la neige et les loups. C’est là que vit Rozie, un anti-héros flegmatique, qui n’aspire à rien d’autre que rester tranquille dans ses bois avec ses chiens, à jouer au petit chimiste, un cow-boy solitaire qui se rêvait héros mais qui a toujours fait les mauvais choix.
Mais lorsque Bernard, le chef de réseau qui se charge de la stratégie et de faire l’intermédiaire entre les équipes Sud et Nord du trafic de drogue, la tranquillité si chère à Rozie va être sérieusement mis à mal. Sa mère est soupçonnée d’avoir pressé la gâchette fatale, et pour les pontes, c’est à lui de la retrouver et de régler le problème. Ce n’est pas vraiment sa mère, mais qui ça intéresse ? Le voilà pris dans un engrenage de pressions et de mensonges, une course contre la montre dans laquelle il devra arriver premier s’il souhaite sauver sa tête.
Les cow-boys sont fatigués a un style bien à lui. Narré par Rozie dans un patois canadien, il nous emmène dans son histoire, prend son temps pour s’installer confortablement, sursaute au milieu des cadavres et des balles perdues, use d’ironie et s’achève sur une fin surprenante.
J’étais là, à épier le dehors à travers la porte entrouverte de la remise, avec dans ma main droite mon meilleur ami – un fusil à canon scié que je laisse toujours à l’entrée du tunnel.
Roman publié aux éditions du Seuil (Cadre noir)