Les sept tours du diable / Jean-Luc Aubarbier

Les sept tours du diable / Jean-Luc Aubarbier

couverture du roman Les sept tours du diable de Jean-Luc Aubarbier

Une enquête de Cavaignac & Karadec, Tome 6

Un homme est retrouvé assassiné dans sa chambre d’hôtel en Inde. Peu de temps auparavant, il avait envoyé une mystérieuse et inquiétante lettre à Pierre Cavaignac et Marjolaine Karadec, ses amis archéologues : « D’effroyables choses se préparent… C’est une question de vie ou de mort. » La victime était sur le point de révéler un antique secret : les Sept Tours du Diable. Selon la légende, il existerait sept temples répartis dans le monde, dirigés par des prêtres déviants. Le contrôle de ces centres serait la source d’un pouvoir incommensurable qui attise les convoitises d’un ordre occulte. Entre légendes ésotériques et science de la génétique, Cavaignac et Karadec se retrouvent au cœur d’une guerre entre l’ombre et la lumière dans une enquête de tous les dangers…
Machiavélique et envoûtant : un thriller aux frontières de la science et de l’histoire

Avis : Ce roman est loin de la promesse de sa quatrième de couverture : je ne l’ai trouvé ni machiavélique, ni envoutant. Et qu’on spoile le lecteur, comme cela est fait avec la première ligne de cette quatrième de couv’, est étrange…

On suit Marjolaine Karadec et Pierre Cavaignac. Un couple amoureux, lui quarantenaire et elle trentenaire. Des archéologues qui ont mené pléthore d’enquêtes, ceci étant la 6ème. Il n’y a pas besoin de lire les autres tomes pour se sentir à l’aise avec eux…

Les deux protagonistes sont bien décrits et j’ai tout de suite été conquise par leur tandem tantôt fonceur tantôt pantouflard. Et le côté féministe de Marjolaine a évidemment pesé lourd dans la balance. Même si j’aurai dû m’en douter avec la première phrase de ce roman, le féminisme n’est pas complet avec Jean-Luc Aubarbier : “Simone de Beauvoir ne pourra jamais rien contre Bob Morane. »

Je les ai donc suivis (avec plaisir au début !) dans leur épopée pour sauver un confrère franc maçon. Ils partent en Inde, puis au Népal, pour finir en Europe, entre France et Allemagne. Le rythme est plaisant. Le thème des nazis et de l’Asie fut par contre du déjà vu pour moi, avec le Manuscrit interdit. Mais je me suis accrochée, sans doute aussi car Bob Morane, la chanson d’Indochine, en bande son pour les Sept tours du diable, ça me plaisait bien!

Qu’ils soient francs-maçons et reçoivent de l’aide de toutes les loges du monde (Dieu sait qu’ils sont partout et nombreux…) m’a un peu dérangée car leur enquête en est beaucoup facilitée. Mais bon, admettons… Mais qu’ils échappent si facilement à tous les pièges (bandes de Dragons, coups de feu, fouilles de leurs chambres et valises, coups de couteaux, emprisonnement en Chine, et j’en passe…), cela fut un peu trop pour moi.

En revanche, Jean-Luc Aubarbier a fourni un gros travail de recherche pour ce livre. Et cela se sent, tout parait vrai. Car tout est basé sur les horreurs de la deuxième guerre mondiale : les camps de concentration Allemand et Japonais, l’extermination par le travail, les différentes sectes asiatiques (dragons, dacoïts, thungs…) et sur les croyances des dignitaires nazies, entre autres, comme la supériorité de certaines individus, l’explication scientifique de la race, la croyance aux forces du mal… et ce qui relève de son imagination (l’espion anglais Martin Sheen, le triple espion Trebitsch-Lincoln qui veut devenir le prochain Dalaï-Lama, l’espionne prostituée à Shanghai) est prenant.

Pour lier notre couple à ce passé trouble, l’auteur utilise le journal de bord de Martin Sheen pendant la montée au pouvoir de nazis, puis la deuxième guerre mondiale et les attentes nationalistes asiatiques passées et actuelles avec ce congrès sur la génétique dans l’archéologie. Donc des allers retours entre passé et présent.

Il y a donc d’un côté, dans le passé, cet espion anglais qui se trouve être celui qui doit tuer le futur bouddha voulu par les Japonais (Trebitsch-Lincoln) avant que celui-ci ne soit intronisé et ne tue le vrai futur Dalaï-Lama : Lhamo Dhondup. Et qui va découvrir toutes les horreurs de la croyance en une race pure, côté Allemand mais aussi Japonais. Et les mythes fondus : catholicisme / bouddhisme / les ro-lomgs (zombies que l’on peut contrôler) /bushido des samouraïs. Bref, tous les pouvoirs réunis pour celui qui contrôlera les Sept tours du diable à travers le monde… L’axe du mal quoi ! C’est ce qui pousse tous les dictateurs de l’époque à faire des recherches sur ses tours. Et de l’autre côté, de nos jours, les mêmes croyances, “améliorées » par les avancées scientifiques (étude sur le sang, la génétique…) avec des professeurs de tous pays et des groupuscules peut-être pas disparus entièrement, qui veulent aligner ces Sept tours.

Pour tout dire, j’aurai pu, malgré tout ce que j’ai dit précédemment, trouver cette enquête agréable s’il n’y avait eu en plus, la mise en page avec des chapitres courts qui créent un suspense mécanique. Et deuxièmement, sans le découpage rythmé entre passé (2 chapitres) et présent (2 chapitres) et on recommence, ce qui devient ridicule lorsque deux chapitres à la suite ont le même titre juste pour qu’il y ait le bon nombre de chapitres, on en a créé deux artificiellement… Enfin, et ce n’est pas rien, la fin a un petit problème : une surprise sur l’identité d’un certain Chimé Rinpoché, c’est intéressant mais aucune diminution dans l’axe du mal, ce qui était quand même l’idée de départ…

Malgré tout ceci (construction un peu truquée du suspense, facilité de l’enquête avec l’aide de tous les francs-maçons du monde entier, spoiler de la 4eme de couv’, certaines incohérences, comme le numérotage des livres de bord de Martin Sheen…) Les Sept tours du diable est une lecture détente qui certes, ne révolutionne pas le genre mais conviendra à ceux qui ne chercheront pas la petite bête.

Roman publié aux éditions City

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