La loi des lignes / Hye-Young Pyun

La loi des lignes / Hye-Young Pyun

couverture du roman La loi des lignes de Hye-Young Pyun

Sae-oh, une jeune femme vivant recluse chez son père, doit affronter son agoraphobie après que leur maison a été anéantie par les flammes. Selon la police, son père aurait provoqué une fuite de gaz afin de se libérer du surendettement. Mais Sae-oh soupçonne un collecteur de dettes d’être à l’origine de l’incendie et prépare sa vengeance. En parallèle, Ki-jeong, une enseignante au bout du rouleau, apprend que sa demi-sœur s’est suicidée. Rongée par la culpabilité, elle tente de retracer ses derniers jours et découvre qu’elle était victime d’une vaste escroquerie. Au terme de ces deux enquêtes alimentées par la paranoïa et la haine, leurs lignes de vie se croiseront de manière inattendue, révélant les innombrables façons dont la pauvreté nous rapproche ou nous divise.

Avis : La loi des lignes, un roman pourtant plein d’atouts (suspense, deux personnages féminins assez différents, une plongée dans la culture coréenne) m’a laissé un goût de complication métaphysique qui ne m’a pas plu.

J’ai beaucoup apprécié de ne pas savoir comment allait se rencontrer « les deux lignes » des deux personnages principaux féminins : Ki-Jeong, la prof et Sae-ho, la fille agoraphobe. J’ai aimé la description de leur vie en Corée. Cela se rapproche de la vision du film coréen Parasites, avec beaucoup moins de sang, mais tout autant de violence et d’odeurs. Comment être pauvre définit les rapports humains.

Les deux personnages principaux sont donc des femmes assez différentes, au moins au début de l’histoire. La prof a des interactions avec ses élèves, ses collègues… alors que Sae-ho en est incapable. Mais ce qui les rapproche, pas au sens de distance mais au sens d’émotion, c’est la mort d’un de leur proche. Et bien sûr, une certaine pauvreté.

On en arrive donc à ce qui m’a moins plu, voire gênée : ce sont les atermoiements de ces deux femmes. Si je comprends l’envie de l’autrice de montrer comment on en arrive à certaines situations quand on est accablé de dettes, ou qu’on n’obtient pas la reconnaissance que l’on pense mériter, j’ai trouvé ses explications un peu longues et redondantes. Mais si des phrases telles que « À quel moment l’intention malveillante devient-elle le mal ? » ou « La vie est faite de sentiments ambivalents » répétées souvent vous conviennent, alors cette Loi des lignes est faite pour vous !

Roman publié aux éditions Rivages (Noir) – Traduit du coréen par Lim Yeong-hee avec la collaboration de Catherine Biros.

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