La Lune d’Or, Tome 2
1896, Nouveau-Coronado.
Fils illégitime d’un influent propriétaire terrien, Azel fuit son destin, ballotté entre des origines qu’il renie et une famille qui ne l’accepte pas. Il a préféré rejoindre les montagnes, où il se contente de conduire du bétail et de jouer les chasseurs de primes. Pourtant, loin des hauts plateaux, la menace d’une guerre se profile dans la péninsule : le Nord, véritable grenier à blé, estime être exploité par le Sud, plus industriel, et qui dispose du seul accès à l’océan grâce au port de Carthagène. Lorsqu’Azel accepte à contrecœur d’accompagner un cortège d’indigènes décidés à quitter leurs anciennes terres – accomplissant ainsi ce qu’ils appellent le Grand Exil –, le jeune homme est loin d’imaginer qu’il va lui-même prendre part à la guerre civile. La guerre… et tout ce qu’elle risque fort de réveiller.
Avis : Après L’Empire du Léopard, Emmanuel Chastellière revient sur la Lune d’Or 25 ans après la débâcle qui a entouré la chute de l’Empire. La piste des cendres s’intéresse à l’évolution de la colonie. Qu’est devenu le Nouveau-Coronado ? Les indigènes ont-ils fini par trouver leur place ? Les 2 romans peuvent se lire de manière tout à fait indépendante, mais je trouve personnellement que ce serait dommage de se passer du premier.
C’est un roman tout à fait différent que nous propose Emmanuel Chastellière. Dans le ton, le style et l’histoire. Mais pas moins passionnant, au contraire. Exit la touffeur de la jungle et le désespoir d’une compagnie militaire emportée dans un élan de conquête qui n’est pas le sien, au revoir Colonel Cérès Orkatz. Bienvenue dans les plaines arides et les montagnes escarpées, accueillez la politique et les complots, la vengeance aussi, bonjour Azel Alborán, le sang-mêlé, le fils illégitime, le frère rejeté… le béni des fées ?
La noirceur et la magie elles, sont toujours bien présentes. La tristesse aussi. Si triste… Car petit à petit on s’attache à Azel, et on se sent touché, marqué par ses aventures, sa quête d’identité, de reconnaissance. Sachez-le, Emmanuel Chastellière est un maître cruel. La piste des cendres n’est pas seulement prenant, il est immersif – c’est simple, j’ai lu les 200 dernières pages d’une seule traite ! Que l’on suive Azel, la situation à Carthagène ou celle du Loup Gris et des rebelles, tous les arcs sont intéressants, et on n’a pas envie de lever le nez.
Je ne me suis jamais ennuyée et n’ai ressentie aucune lenteur ou longueur grâce à une intrigue qui se déroule de façon millimétrée. C’est un jeu de dominos qui tombent un à un, chacun entraînant l’autre de manière inexorable et rappelant que les actes ont toujours des conséquences. Et bourré de rebondissements ! J’ai adoré être surprise, et même, me faire avoir.
C’est un coup de cœur !
Roman publié aux éditions Critic
Retrouvez ici la présentation des personnages faite par l’auteur !