Psycho-Pass, Saison 1 (Intégrale, 6 tomes)
Début du XXIIe siècle, grâce au dispositif « Psycho-Pass » installé sur le corps de chacun, le système Sibylle mesure instantanément l’état mental du citoyen et notamment la probabilité qu’il commette des crimes. Cela permet ainsi de définir la place de chacun dans la société. Si votre « coefficient de criminalité » est trop élevé, vous êtes traqué, appréhendé et, si nécessaire, abattu ! Akane Tsunemori, jeune inspectrice, doit gérer une équipe d’Exécuteurs, des criminels dormants, dont le mystérieux Shinya Kôgami… Pas facile, dans un monde où tout un chacun peut devenir un criminel potentiel ! Entre obéissance aveugle au système et rébellion, Akane parviendra-t-elle à trouver le juste équilibre ?
Avis : Je ne connaissais pas du tout cette série, qui est adaptée de l’animé Psycho-pass. Je l’ai découverte par hasard, en cherchant un auteur en U pour mon challenge ABC et le thème m’a paru intéressant. On pense bien sûr à Minority report, ou même à la bd Karma City, que j’ai lu récemment.
Dans un monde futuriste, le système Sybille régule la vie des habitants de Tokyo. Leur quotient criminel est calculé automatiquement, prévenant les crimes et délits avant qu’ils se produisent. Mais cela va même plus loin, le but de Sybille est de prévenir de toute forme de stress. Ainsi, les enfants n’ont même plus besoin de se demander ce qu’ils feront plus tard : Sybille leur offre une liste de choix en fonction de tests d’aptitudes qu’ils ont préalablement passés.
C’est ainsi qu’Akane Tsunemori intègre la brigade criminelle en tant qu’inspectrice. Au côté du rigide Nobuchika Ginoza, elle est chargée d’encadrer 4 exécuteurs, dont le mystérieux Shinya Kogami. Leur rôle est de traquer les criminels dormants et de les éliminer si nécessaire. Et sa première enquête va les mettre, elle et son équipe, à rude épreuve. Dans l’ombre, un homme tire les ficelles en poussant ses concitoyens dans une série de meurtres macabres.
On se retrouve ici avec le même genre de criminel que dans Monster, manipulateur et supérieurement intelligent, mais traité de manière totalement différente. Le contexte social et politique est vraiment bien mit en place, et c’est lui qui fait la valeur de Psycho-Pass. C’est pour les auteurs l’occasion d’amorcer toute une série de réflexions sur le libre-arbitre et la liberté. Ce système est censé rendre les gens heureux, mais il enferme les enfants sans qu’ils aient commis le moindre crime, sur un simple « potentiel » quand d’autres sombrent dans la dépression faute de stress positif. Justice et morale sont au cœur du débat. Le scénario nous dévoile peu à peu les revers et le coût de cette utopie.
L’histoire est prenante et les 6 tomes se lisent très facilement à la suite. On regrettera toutefois quelques rebondissements artificiels pour faire avancer l’intrigue. Le manga est également à ne pas mettre entre toutes les mains, il y a des scènes assez noires et violentes. Une jeune femme se fait par exemple massacrer devant une foule de passants passifs car aucun ne prend conscience de la réalité de la scène tant ce genre de comportement est devenu impossible dans leur monde super-contrôlé.
Akane paraît un peu cruche et naïve au début, mais elle s’affirme petit à petit et fait montre de son bon cœur, de sa détermination et de ses convictions. Bien qu’il ne soit pas supposé être le personnage principal, Shinya vole bien souvent la vedette à ses compagnons tant sa personnalité est trouble et intense. Chaque membre de l’équipe bénéficie de son développement, les rendant humains et touchants, à l’exception de 2. Cela donne l’impression que Gen Urobuchi a manqué de temps ou de place pour les traiter.
Au départ j’étais un peu frustrée par la fin, car même si l’affaire dont l’équipe d’Akane s’occupait est résolue, il reste de nombreuses choses à résoudre concernant le système Sybille, et on voudrait bien continuer. Et puis j’ai appris qu’il y avait une saison 2, et même un film ! Il est également possible de lire le manga consacré à Shinya Kogami.
Manga publié aux éditions Kana (Dark) – Traduit du japonais par Jean-Philippe Dubrulle