Qu’est-ce qui est vert, pèse 120 000 tonnes, pue la vase, n’a pas vu le ciel bleu depuis quarante siècles et s’apprête à dévaster le monde ? Ingrid n’en a aucune idée. Et elle s’en fout. Autant dire que lorsque des hurluberlus lui annoncent qu’elle est le Centre du pentacle et que la résurrection de Cthulhu est proche, ça la laisse de marbre.
Jusqu’à ce que les entités cosmiques frappent à sa porte…
Avis : De Karim Berrouka, j’avais déjà lu et grandement apprécié le psychédélique Fées, weed et guillotines. Alors lorsque j’ai vu le pitch de Celle qui n’avait pas peur de Cthulhu, je n’ai pas pu résister bien longtemps à la tentation. Malheureusement je ne suis pas ressortie de ma lecture aussi enthousiaste que la première fois.
Pourtant, ça avait plutôt bien commencé avec une histoire complètement barrée et une héroïne imperturbable. Ingrid, jeune parisienne qui vit sa vie tranquille entre petits boulots et soirées arrosées, se voit soudain devenir le centre de tout un tas d’attentions pas forcément agréables : on la suit dans la rue, la DGSE l’arrête, un ancien amant un peu trop obsessionnel fait son retour et tout un tas de fanatiques ne demande qu’à la vénérer. Mais c’est normal, parce que comme ils le lui affirment tous, elle est le centre du pentacle. Enfin, sauf la DGSE. Eux, ils veulent juste retrouver leur sous-marin nucléaire.
Le ton est plein de verve et le récit confine au burlesque entre les différentes factions (secte serait un terme plus exact) qui la courtisent, des Satanistes de l’amour aux hommes-poissons. Karim Berrouka nous gratifie également de quelques jolies trouvailles et d’une héroïne pas piquée des hannetons, qui ne s’en laisse pas conter et s’amuse plutôt de toute cette situation.
Mais malgré ce bon début, le schéma répétitif rencontre / découverte m’a rapidement lassée et l’originalité des différentes factions n’a pas réussi à rattraper le côté linéaire de l’ensemble. Et c’est dans un lent ennui que j’ai fini par sombrer, n’éprouvant même plus de réelle curiosité pour le fin mot de l’histoire. Fin mot qui ne m’a point apporté le soubresaut espéré.
Les amateurs de Lovecraft trouveront peut-être une touche supplémentaire à Celle qui n’avait pas peur de Cthulhu. Pour ma part, la lecture des 2 nouvelles de La peur qui rode ne m’ayant pas convaincue de poursuivre plus avant la découverte du monsieur, je suis très certainement passée à côté de nombres de références. Ce qui n’est pas gênant en soi pour apprécier l’histoire, Ingrid étant elle-même novice en la matière.
Roman paru aux éditions ActuSF (Les Trois Souhaits)
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