Commissaire Wallander, Tome 1
En pleine campagne suédoise, dans une ferme isolée, un couple de paysans retraités est torturé et sauvagement assassiné. Avant de mourir, la vieille femme a juste le temps de murmurer un mot : » étranger « . Il n’en faut pas plus pour qu’une vague de violence et d’attentats se déclenche contre les demandeurs d’asile d’un camp de réfugiés de la région. Les médias s’emparent du fait divers et lui donnent une résonance nationale. La pression augmente sur les épaules de l’inspecteur Wallander, chargé de mener l’enquête. Il va devoir agir vite, avec sang-froid et détermination, et sans tomber dans le piège de la xénophobie ambiante qui brouille les pistes…
Avis : J’avoue qu’en commençant à réfléchir à cette chronique de Meurtriers sans visage, je ne savais pas trop ce que j’avais pensé de ce 1er tome de la série des Wallander.
J’ai certes apprécié le style toujours direct d’Henning Mankell. Il dit les choses « cash » (la solitude, le racisme, la frustration sexuelle…) et pour cela, Meurtriers sans visage marque bien les débuts de ces enquêtes « à la Wallander ».
J’ai beaucoup aimé qu’il ne fasse pas de ses policiers des surhommes qui affrontent les pires violences avec une réponse adéquate et décisive. Non, les enquêtes de Kurt Wallander tournicotent, calent, virent, piétinent et changent. Et il a des pensées politiquement incorrectes, boit trop, oublie sa sœur à l’aéroport… Comme il vient de divorcer, il a des rêves érotiques et des pensées cochonnes à propos de collègues, de serveuses, de témoins. Et il est parfois misogyne. Il souffre de ses rondeurs et de ses habitudes alimentaires délétères et il est triste de la distance avec sa famille. Malgré tout ce que je viens d’énumérer, je me suis prise d’affection pour ce personnage humain, un poil anti-héros même s’il sauve du feu des gens et résout une énigme assez compliquée.
Mais j’ai moins aimé certaines longueurs et le rythme parfois trop haché. Et les autres personnages sont à peine esquissés. À part Rydberg auquel on s’attache, comme Wallander le fait lui-même d’ailleurs. Ses autres collègues et sa famille ne sont que des apparitions fugitives.
Et donc c’est en écrivant les premières idées pour cette chronique que j’ai démêlé mes sentiments pour cette lecture, aidée aussi par ma lecture d’autres livres plus récents d’Henning Mankell. En dépit du rythme parfois trop lent et de la passivité relative de Wallander, j’ai envie de persévérer dans ma découverte de cet univers : un flic qui ne renonce pas, mais qui n’est certes pas héroïque et dont on suit la vie parfois misérable et ses idées parfois mesquines. Et où j’espère que les personnages secondaires seront un peu plus poussés.
Roman paru aux éditions du Seuil – Traduit du suédois par Philippe Bouquet
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