Deux frères s’introduisent dans une ferme isolée abritant la famille Quinn. Deux sœurs, Charlie, treize ans, et Sam, quinze ans, vont lutter pour leur propre vie.
L’une est laissée pour morte. Enterrée alors qu’elle respire encore. L’autre s’enfuit…
Vingt-huit ans après le drame, Charlie est devenue avocate, comme son père. Elle est en première ligne quand Pikeville se retrouve à nouveau en plein cauchemar : Kelly Wilson, dix-sept ans, est accusée d’avoir tué deux personnes. Charlie est témoin, et des images dont elle aurait préféré ne jamais se souvenir commencent à affluer, l’obligeant à s’interroger et à affronter la vérité : que s’est-il réellement passé lors de cette terrible journée, il y a presque trente ans ?
Avis : À vous briser le cœur ! Une fille modèle est presque plus un drame qu’un polar, tant Karin Slaughter joue des ressorts émotionnels, des traumatismes avec lesquels se débattent ses personnages et des conséquences de l’agression qu’ils ont subie. Elle construit ses héros avec la même finesse qui la caractérise dans tous ses romans : des êtres authentiques, torturés et complexes, qui touchent au cœur.
Il y a presque 30 ans, 2 hommes cagoulés et armés se sont introduits dans la petite maison de la famille Quinn, à la recherche de Rusty, le père, avocat des causes perdues et des criminels. Un homme que la moitié de la ville déteste. Mais seules sa femme, Gamma, et leurs deux filles, Sam et Charlie, étaient présents. Gamma ne ressortira jamais de la maison. Quant aux filles… Ce qu’elles ont vécu cette nuit-là dans les bois, ne les a pas seulement changées à jamais mais a brisé leur famille.
De nos jours, Charlie se retrouve à nouveau au cœur du drame. Alors qu’elle est à l’école de Pikeville pour une toute autre affaire, une adolescente tire sur un professeur et une autre élève. Cet évènement sera le déclencheur d’une réunion de famille pour les Quinn, et fera remonter de biens douloureux souvenirs. Dans cette partie, l’auteure flirte également avec le thriller juridique.
Une fille modèle happe dès les premières pages. D’abord, avec cette scène, cette tragédie que vivent les Quinn, pendant laquelle on ne peut que retenir son souffle. Puis avec le mystère dont l’auteure entoure son intrigue. Car que s’est-il réellement passé cette nuit-là ? Et que s’est-il passé, 28 ans plus tard, dans les couloirs de l’école de Pikeville ? Laquelle des 3 femmes est la « fille modèle » évoqué par le titre ? Le lecteur, sait, pressent au fond de lui, que quelque chose cloche, mais quoi ?? Tout à l’air si clair…
Le récit alterne les points de vue et la temporalité. Comme dans Pretty girls, Karin Slaughter s’intéresse ici beaucoup à la famille. Aux mécanismes qui la sous-tend, aux sources de sa douleur et aux traumatismes qui nous empêche d’avancer. Elle n’en n’oublie pas pour autant la tension inhérente à tout bon thriller, et nous livre même quelques scènes bien glauques, comme elle sait les faire. J’avais l’impression d’être sur des montagnes russes émotionnelles.
Une chose est sûre, Une fille modèle ne vous laissera pas indifférent.
Roman publié aux éditions HarperCollins (Noir) – Traduit de l’anglais (États-Unis) par Ève Vila
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