Elles se sont rencontrées dans les années 1960 et ne se sont plus jamais quittées : tout le monde les appelle « Les Suprêmes », en hommage au célèbre groupe des années 1970. Complices dans le bonheur comme dans l’adversité, ces trois irrésistibles quinquas afro-américaines se retrouvent tous les dimanches dans l’un des restaurants de leur petite ville de l’Indiana : entre commérages et confidences, rire et larmes, elles se gavent de poulet frit en élaborant leurs stratégies de survie.
Avis : Recette d’un livre bouleversant, enivrant et onirique sur les tournants que prennent les vies de nos trois héroïnes :
– Une touche de romantisme : juste un exemple, la danse de Chick (nu) sur du blues devant Barbara Jean mériterait une aussi bonne place dans nos mémoires que les danses de Grease ou de Dirty Dancing ;
– Une pincée d’irrévérence avec le franc-parlé d’Odette et sa vision des gens décédés. La naissance de chacune des Suprêmes donne lieu à des moments plus que rigolos : Clarice est la première à naître dans un hôpital réservé aux blancs, Barbara Jean naît sur le divan d’une professeure d’école et Odette est née dans un sycomore !!! ;
– un doigt d’humour avec les prédictions abracadabrantes de Minnie qui font d’un mariage une scène apocalyptique, ou qui poussent ceux qui la croient à pondre des enfants en attendant que celui-qui-doit-être-exceptionnel naisse…. ;
– une poignée de violence entre le racisme très virulent et le harcèlement subi par Barbara Jean, ou encore Richmond qui trompe allègrement sa femme, Clarice ;
– une grosse cuillère d’amitié car malgré leurs défauts, ces amies-là donneraient leurs vies les unes pour les autres, au-delà parfois de tous jugements (quand elles y arrivent) et Odette a plu d’une fois sauvée Barbara Jean de viols ou simplement de la honte ;
– une louche de résilience : grâce à leur amitié, ces 3 femmes vont surmonter les aléas de la vie et expérimenter une renaissance que peu de personnes peuvent envisager.
À servir tendrement à tous ceux à qui vous souhaitez des émotions en lecture.
Roman paru aux éditions Actes Sud (Babel) – Traduit de l’anglais (États-Unis) par Cloé Tralci avec la collaboration d’Emmanuelle et de Philippe Aronson.
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