Days / James Lovegrove

Days / James Lovegrove

Chez Days, vous pouvez tout acheter : un livre rare, un tigre albinos, les filles du rayon Plaisir. Tout… pourvu que vous disposiez de la somme sur votre carte de crédit. Car Days est le plus grand magasin du monde, presque une ville, sur laquelle règnent sept étranges frères dont les noms sont les jours de la semaine.
Ce matin, Frank a décidé de démissionner. Il travaille chez Days, à la sécurité, il a le permis de tuer. Mais il ne peut plus se voir dans un miroir. C’est dit, ce sera son dernier jour. Au contraire, Linda vient enfin d’obtenir sa carte Days et a hâte de jouir de son nouveau droit d’acheter. Un jour comme les autres… ou presque. Les rayons Livres et Informatique se déclarent une guerre sans merci pour garder leur espace. La vente flash au rayon Cravates fait des blessés. Des individus sans histoire se croisent et se percutent. Il suffit d’un grain de sable dans les rouages d’une vie pour basculer dans le drame. C’est un jour de la vie de ces gens-là que raconte Days, minute par minute. Des gens qui vivent dans un supermarché. Comme vous ?

Avis : Days est le premier et le plus beau (probablement) gigastore du monde. 6 étages, 666 rayons, 10 km de circonférence, des gardes armés pour veiller au bon déroulement des transactions. « Tout ce qui est mis en rayon sera vendu, et tout ce qui est vendable sera mis en rayon ». Le rêve ultime et sélect pour beaucoup. Car pour entrer chez Days, il faut dégainer la carte de membre et le compte bien garni qui va avec, et il faut signer un contrat stipulant que seul le client pourrait être tenu responsable de tout accident survenu dans l’enceinte du magasin, et que celui-ci peut se retourner contre la famille du détenteur s’il venait à ne pas ressortir du magasin… Entrer chez Days est à ses risques et périls.

La narration se déroule sur une journée. Une journée à Days. On suit en parallèle Franck, agent du service tactique qui projette de démissionner du poste qu’il occupe depuis 33 ans, vaincu par la vacuité de cette vie ; Linda et Gordon Trivett, un couple qui vient d’obtenir une carte du magasin et va enfin pouvoir entrer dans le gigastore après 5 années de sacrifices ; les frères Day, les propriétaires, enfermés dans leur tour d’ivoire au dernier étage du magasin ; Mlle Dalloway, une employée du rayon livres mécontente.

Satire sur notre société de consommation, regard acéré sur la lutte des classes, Days met en avant des personnages en quête d’assouvissement, de reconnaissance sociale, et qui tentent de combler un vide dans l’acte de possession. Ostentatoire, cette fable consumériste a pourtant un écho si réel dans nos sociétés de plus en plus possessives, qu’elle fait froid dans le dos. Le pouvoir de l’argent n’a jamais été aussi prégnant, lui qui déshumanise totalement les frères Day, et rend fou les clients, au point d’être prêt à se battre à mort pour une promotion sur un produit dont ils n’ont nul besoin.

A découvrir.

Roman publié aux éditions Bragelonne – Traduit de l’anglais par Nenad Savic.

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