Dans la liste des crimes les plus idiots au monde, le kidnapping de la fille d’un parrain de la mafia locale figurerait en deuxième ligne, juste après le braquage d’un commissariat de police. C’est pourtant le gros coup qu’ont décidé de monter Lola, le Marquis, le Sauvage et le Foncedé, une bande de combinards rêvant d’une vie meilleure… Bienvenue aux Canaries, un décor de carte postale et des plages paradisiaques derrière lesquelles se prépare un duel rocambolesque entre deux mondes : petits escrocs, leur code d’honneur en bandoulière, contre barons en col blanc abonnés aux magouilles et à la corruption.
Avis : Comme le rappelle si bien la quatrième de couverture, nous sommes en présence d’un kidnapping par des petits malfrats. Ce kidnapping a ceci de compliqué qu’il est celui de la fille d’un gros bonnet de la mafia locale. Ça commence bien, non ?!
Le rythme des Fleurs ne saignent pas est tellement soutenu que l’alternance des personnages et des lieux est bienvenue. On suit l’histoire comme elle s’est déroulée, en parallèle des interrogations des flics quelques jours plus tard. Ce procédé permet à Alexis Ravelo de distiller quelques informations, et ce roublard a plus d’un tour dans son sac pour nous entourlouper.
Tout prête savamment à confusion :
– les titres de chapitres (celui de « la clé magique » est juste exceptionnel),
– la tension qui grimpe par palier avec des retournements de situations grandioses,
– les indices de l’enquête, au compte-goutte et qui nous éloigne souvent de la vérité,
– et des tournures de phrase cultissime (« avec la douceur d’une mante religieuse »).
Les références musicales et cinématographiques sont excellentes et nous plongent dans l’histoire comme si on y était. Cela sonne véridique. L’auteur a véritablement un don pour esquisser une scène qui parait ensuite se dérouler sous vos yeux comme si vous y étiez.
Les fleurs ne saignent pas est un thriller qui a du ressort, avec un côté étonnement jouissif à voir de vrais méchants s’en prendre plein les dents.
Alexis Ravelo m’a mise du côté des petites frappes, de ceux qui ont vraiment un code d’honneur et beaucoup de ressources et des plans B. Pas de ceux qui sont prêts à trahir.L’île y est également bien décrite et tient noblement son rôle dans cette histoire avec ses rues, ses canyons, ses monuments historiques et sa gangrène hôtelière et touristique.
Quel plaisir j’ai eu à dévorer ce livre qui, je tiens à le rajouter, est également un magnifique objet. Pour tous ceux et celles qui aiment être estomaqués.
Roman publié aux éditions Mirobole – Traduit de l’espagnol par Amandine Py
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