Art Keller, tome 1
Art Keller, le « seigneur de la frontière », est en guerre contre les narcotrafiquants qui gangrènent le Mexique. Adán et Raúl Barrera, les « seigneurs des cieux », règnent sans partage sur les sicarios, des tueurs armés recrutés dans les quartiers les plus démunis. Contre une poignée de dollars et un shoot d’héroïne, ils assassinent policiers, députés et archevêques. La guerre est sans pitié.
Avis : Quelle splendeur ! Toujours la même « patte » Winslow faite de violence, sexe, drogue et humour noir. Mais pas toujours dans cet ordre-là.
La griffe du chien nous présente des barons de la drogue mexicains. D’un côté les Barretta (Tio et ses deux neveux, Adan et Raul) et de l’autre Art(hur) Keller, un flic américain incorruptible. Sachant que Tio se sent également l’oncle de Art !!! Le seigneur des cieux qui s’oppose au seigneur des frontières, ceci n’est qu’une petite idée de l’ironie mordante des cartels et des flics qui essaient de les combattre.
L’histoire s’étend de 1975 à 2004. Des alliances se font et se défont, entre des flics pourris, la mafia, les politiques de l’Amérique latine, les USA et les cartels… sans oublier le Vatican avec l’opus dei. Et Don Winslow nous dévoile tout l’engrenage vicieux des américains et des catholiques qui ne veulent pas de communistes à leurs portes, et qui sont prêts à sponsoriser la « federacìon » pour la lutte contre des communistes. Il y a des affaires de vengeance sur plusieurs générations, des affaires de corruption internationales, des noms de code « condor » ou « red mist » des anciens de la CIA, des juges achetés, le « trampoline mexicain », des tueries, des narco cowboys en manteaux de cuir et bottes pointues en python rouge, les FARC de Colombie et le napalm sur les champs de pavot… Art se croit d’ailleurs souvent de retour au Vietnam…
Il y a les gâchettes faciles et des porte-flingues brillants.
Il y a des filles sublimes, victimes de leur succès ou en profitant. Parmi elles, Nora Callan, une prostituée de luxe qui va aimer l’archevêque Parada platoniquement et aussi devenir la maîtresse d’un des seigneurs.
Bref, La griffe du chien est un livre de haut vol, une imbrication de multiples opérations frauduleuses ou légales, de fraternité entre ripoux et rares incorruptibles. Cette histoire romanesque à sa façon mêle des lieux aussi différents que l’Asie et NYC, que les campagnes perdues du Mexique à la ville surpeuplée de Tijuana, que le coyote canyon (lieu de passage de la frontière, mortel et isolé) et un ranch luxuriant avec son propre zoo.
Telle une zombie, la griffure de ce chien-là, ne me laisse sans autre choix que de lire Cartel (sa suite) rapidement.
Roman publié aux éditions Points – Traduit de l’anglais pas Freddy Michalski
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