Rhuys ap Kaledán a été condamné, adolescent, à huit ans de servitude dans la Marine. À vingt-deux ans il est toujours en vie mais a tout perdu : sa demeure, sa famille, ses titres de noblesse… Lorsqu’il débarque à Aniagrad, la Cité franche, il a la tête pleine d’idéaux et est bien décidé à se faire un nom et, qui sait, à retrouver la place qui aurait dû être la sienne. Mais la cité du mensonge va vite le faire déchanter. S’il veut survivre, Rhuys devra faire bien des concessions et, même, prendre les prédateurs qui le chassent à leurs propres pièges.
Avis : Port d’âmes prend place dans l’univers d’Evanégyre. Chaque roman peut s’y lire indépendamment les uns des autres, semble-t-il. C’est ici une première pour moi, mais certainement pas la dernière !
Après 8 ans de servitude dans la marine, qu’il doit aux mauvais investissements de son oncle, Rhuys ap Kaledán débarque dans la cité franche d’Aniagrad. Il a la ferme intention de reconstruire ce qu’il a perdu et de redorer le nom des Kaledán, noble famille du Rhovel. Il va alors se retrouver embarqué par un ancien ami de son père dans un cartel qui cherche à raviver une technologie perdue : la conversion dranique.
Rhuys est un jeune homme profondément idéaliste, imprégné de la noblesse de sa famille et d’une grande idée de la droiture. Impulsif et naïf, le marin était peut-être un homme, mais le jeune baron est resté un adolescent. Cela peut le rendre parfois agaçant dans la première partie du roman. Mais les rencontres qu’il va faire vont se charger de finir son éducation, et de lui enlever ses œillères. C’est une quête identitaire que Port d’âmes lui offre, lui permettant à la fois de connaître la personne qu’il veut être, d’apprendre à la devenir et d’accepter son passé.
Construite sur les strates du passé, Aniagrad n’est pas une ville comme les autres. Bastion imprenable convoité de toute part, elle offre aux locaux comme aux voyageurs de passage une magie à nulle autre pareille : celle du commerce. À Aniagrad, tout s’achète et tout se vend : « Tu veux, t’as les moyens, tu demandes, et tu as ». Tout y est légal, à condition de le déclarer à l’Administration. Et celle-ci a des yeux partout, rien ne lui échappe dans cette cité tentaculaire ; personne n’ose braver l’autorité de sa milice grenat… du moins, sous ses yeux. Mais n’en doutez pas, les Prédateurs de l’Administration finissent toujours pas avoir le dernier mot.
Cet univers de pouvoir, et son passé mystérieux, ses légendes a été pour moi le gros point fort du roman. Dense, parfaitement construit il offre des points de vue assez fascinants, parfois même dérangeants comme avec l’utilisation de la litane. J’ai été très intriguée par l’empire d’Asrethia, et j’aimerai beaucoup lire quelque chose qui se passerai au temps de sa splendeur. Et bien que l’intrigue souffre de quelques longueurs, et qu’une partie des révélations soient facilement devinables, cela n’enlève rien au plaisir de la découverte.
Roman publié aux éditions Gallimard (Folio SF)
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