Vous descendez ? / Nick Hornby

Vous descendez ? / Nick Hornby

Couverture de Vous descendez de Nick HornbyRésumé : La nuit du Nouvel An, à Londres, quatre personnages atypiques, déçus par leur existence et bien décidés à faire le grand saut, se retrouvent sur le toit d’un immeuble de quatorze étages… Martin, présentateur vedette de la télévision, dont la carrière et la famille ont été brisées par un scandale retentissant ; Maureen qui n’en peut plus de s’occuper, seule, d’un fils handicapé ; Jess, souffrant d’une grosse peine de coeur, pleine d’amertume (et d’alcool) ; et enfin JJ, jeune Américain dont les rêves de devenir rock star ont finalement disparu. Outre le désespoir, ce quatuor improvisé a en commun… une petite faim et retrouve peu à peu, autour d’une pizza, le goût de la vie.

Avis : Comme annoncé dans la chronique de How to be good, je continue sur ma lancée, la lecture des romans de Nick Hornby. Je dois donc vous avouer que j’ai moins aimé Vous descendez ? que Funny Girl, mais plus que Fever pitch, et autant que How to be good.

Vous descendez ? a été adapté au cinéma sous son titre anglais, A long way down ; j’ai d’ailleurs préféré le film, car il est vraiment moins cynique et sombre que le roman.

Spoiler alert

La fin du livre est ouverte et assez triste, les protagonistes voient la grande roue de Londres au loin, mais ne la voient pas tourner… Alors que le film a vrai un happy end, peut être même un peu trop convenu.

Le roman débute par une citation de Elizabeth McCracker : « On dira ce qu’on voudra, le remède contre le malheur, c’est le bonheur ». Ainsi, on devine que l’auteur va parler de choses graves mais avec humour, parfois noires mais pas que. J’aurais donc dû m’en douter et savoir que ce ne serait pas le film que j’allais lire.

Nick Hornby met en scène 4 personnages. Martin, Maureen, Jess et JJ, qui sont aussi différents les uns des autres que peuvent l’être des humains. Martin est un « people », la cinquantaine, il a fait de la prison pour avoir couché avec une mineure. Il a donc perdu son travail sur une chaine cotée et se retrouve à faire le pitre sur une chaine câblée ridicule. Maureen est la mère d’un enfant handicapé, Matty. Elle vit seule avec lui et elle est très croyante. Jess a dans les 18 ans, elle parle comme un charretier. Elle est la fille d’un assistant de ministre et d’une mère dépassée par la disparition de Jen, sa sœur ainée. Elle vient de se faire larguer par son petit copain après avoir couché avec lui. JJ, lui, est américain, il a été chanteur dans un groupe qui s’est séparé et qui était composé de ses meilleurs amis. Il est devenu livreur de pizza. Sa petite amie vient également de le larguer et il se retrouve sans personne en Angleterre.

Ces quatre là vont avoir de la compassion pour les 3 autres et vont passer un marché. Celui de vivre encore un peu, trois mois pour être précis, avant de revenir à la Tour pour se tuer finalement pour de bon. Ou pas…

J’ai aimé l’idée du concours dans lequel se lancent les personnages. Ils cherchent à savoir qui a la palme, qui a la vie la plus triste, pourrie. Autrement dit, qui a le plus le droit de mourir, la meilleure raison de passer à l’acte. Alors qu’on sait bien que ce n’est pas comme cela qu’il faut raisonner lorsqu’on n’est pas assez triste pour se suicider. Et que bien sûr, quand vous êtes sur le point de le faire, cela ne devrait pas être dans le top 5 de vos priorités non plus. Nick Hornby réussit le tour de force de nous faire voir une humanité fragile, mais qui se saisit de chaque opportunité pour briller et vivre. L’histoire du gars qui va vraiment sauter lorsqu’ils reviendront sur la Tour en est un bon exemple, tout comme leur « wake up call ». Ils ne voulaient pas vraiment mourir mais ils l’auraient fait s’ils n’avaient pas été là les uns pour les autres, à ce moment précis.

L’histoire de l’ange montée de toute pièce par Jess, ou les vacances qui leur donnent du répit et les rapprochent, sont deux facettes de cette humanité vacillante mais vibrante en même temps. Ces deux moments du livre sont excellents de cynisme et de reprise de confiance en soi par nos quatre antihéros.

Comme dans beaucoup de ses romans, Nick Hornby, emploie le cynisme et l’humour so british pour faire passer au lecteur un bon moment certes, mais aussi des messages. Dans Vous descendez ? il invite à mieux communiquer, à se pardonner et à vivre sa vie du mieux qu’on le peut. Mais aussi à ne pas faire une montagne de petites choses et rappelle que la vie vaut d’être vécu. Rock and roll mais pas toujours non plus !

J’ai beaucoup aimé son clin d’œil à DJ GoodNews qui passe dans l’émission has been de Martin.

Au final, j’ai effectivement été un peu déçue par ce roman, mais peut être aussi car le film est vraiment bien, avec mes acteurs favoris (Toni Collette, Aaron Paul et même Pierce Brosnan, qui mérite d’être vu en dehors des James Bond…). Vous descendez ? n’en reste pas moins un très bon livre de suspense, qui permet de réfléchir à sa propre vie et de rire et sourire en découvrant des personnages complexes et revigorants.

Roman publié aux éditions France Loisirs (Pimetnt) – Traduit de l’anglais par Nicolas Richard

 

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