Résumé : Juin 1954. Le corps de William Wien, bibliothécaire adjoint de l’université de Princeton, est retrouvé sans vie. Assassiné. Avant de mourir, l’homme a trouvé la force d’inscrire sur une stèle la lettre grecque epsilon. De son propre sang…
L’inspecteur Michael Rumford découvre peu à peu que ce meurtre n’a rien d’ordinaire. Toutes les pistes semblent en effet converger vers le prestigieux Institut des études avancées et son célèbre directeur, Robert Oppenheimer, père de la bombe nucléaire, pris en étau entre d’anciens criminels nazis et un groupe de savants au passé trouble…
Mais pourquoi Edgar Hoover, le patron du FBI, s’intéresse-t-il de si près au célèbre physicien Albert Einstein ? Cherche-t-il à dissimuler la véritable histoire de la course à l’atome ? Autant de questions que Rumford n’aurait jamais cru devoir se poser un jour.
Avis : La conjuration de Gottingen est d’un suspense insoutenable !
Les différentes époques, de la fin du XIXème en passant par 1915 et la deuxième guerre mondiale et enfin, 1953 qui représente le présent pour ce livre, se mêlent et s’entremêlent (jusqu’à parfois même me mélanger les pinceaux) pour nous faire avancer dans l’intrigue, semer un doute ou confirmer une suspicion.
C’est en effet l’époque de la chasse aux sorcières (rouges), en plein début de la guerre froide et de la course à l’armement nucléaire. Ce thème est très bien documenté et très intéressant pour les moins de 50 ans qui n’ont pas connu cette période. Cela nous plonge dans un monde à « La vie des autres » ce film de 2006 où les gens s’espionnent les uns les autres.
Aussi intéressant soit-il, j’ai tout de même eu beaucoup de mal avec les chapitres comportant dates, heures et lieux. Il me fallait sans cesse retourner en arrière pour être sûre de l’époque et du moment précis dans l’enquête. Est-ce ma mémoire de poisson rouge ? C’est bien possible, mais cela m’a toutefois un peu refroidie.
Nonobstant ce détail, l’écriture est relevée et m’a permis de passer un bon moment de lecture.
Il y a des rebondissements historiques évidemment (l’auteur va-t-il faire survivre les époux Rosenberg ? Qui a vraiment inventé la relativité?), mais ceux de l’enquête et les apparitions d’Aryens accélèrent le rythme et ce sont eux qui me font dire en première ligne de cette chronique que le suspense est intenable. La conjuration de Gottingen est un thriller historique mais non poussiéreux.
Jêrome Legras est plus que téméraire lorsqu’il annonce, dés sa première page, que « tous les faits historiques ici relatés sont réels ». Il faut en effet, oser l’affirmer, quand votre roman ballade votre lecteur et, comble du complot, ose traiter des grands noms de la science (des prix Nobels quand même !!!) d’usurpateurs et même de voleurs. Et comble des théories, il leur prête même des vices bien humains comme l’orgueil (ironie quand tu nous tiens). C’est en tous cas jubilatoire pour le lecteur et peut être l’était-ce encore plus pour l’auteur ? Je vous laisse vous en faire votre propre idée dans la vidéo ci-dessous.
Bref, je vous en conjure, lisez le.
Roman publié aux éditions L’Archipel