Marika Gallman est une jeune auteure Suisse. Son premier roman, Rage de dents sort en 2011 aux éditions du Petit Caveau. La série Maeve Regan est lancée, et connaît un tel succès qu’elle est reprise dès le tome 2 par le label Milady. Marika est également l’auteure du roman feuilleton Bad moon rising. Mais c’est suite à la parution du premier tome de sa nouvelle série, Les chroniques de Hallow, qu’elle nous fait le plaisir de venir parler aujourd’hui.
- Voulez-vous nous présenter votre nouvelle saga, Les chroniques de Hallow ?
Dans le Ballet des ombres, on suit Abby, une jeune trentenaire capable d’absorber l’énergie des gens, capacité dont elle se sert principalement pour dévaliser les musées et les galeries d’art. Le roman commence le jour où elle se fait remarquer en essayant de voler le portefeuille d’un flic qui semble immunisé à son pouvoir, qu’elle provoque le plus gros carambolage de la ville en voulant lui échapper, et qu’on se met à la faire chanter.
- Combien de tome sont prévus ? Avez-vous déjà toute l’histoire en tête ?
J’aurais adoré en avoir 5 pour profiter pleinement du potentiel des personnages, de l’arc principal ainsi que des secondaires que j’aime profondément, mais il n’y en aura malheureusement que 3. Et comme c’était le cas pour Maeve, j’ai déjà tous les gros blocs, les éléments principaux, les rebondissements et la fin depuis avant le début de la rédaction. Je déteste ne pas savoir où je vais et je ne me lance jamais sans avoir au moins 85 % du roman posé, ça doit être mon côté control freak, ou maniaque, comme Abby 🙂
- Hallow est une ville imaginaire, pourtant elle ressemble à une cité américaine. Est-ce une version allégorique d’une ville existante ?
Pas vraiment, et à la fois, si. C’est sûrement un mélange de plusieurs villes (qui n’existent pas nécessairement). C’est un peu New York, un peu Metropolis, un peu Chicago. C’est un peu l’extension de ce que j’avais déjà fait dans Maeve, d’ailleurs, qui ne se passe « nulle part », détail que certains avaient beaucoup apprécié et d’autres vraiment pas. Je ne me sens pas (ou pas encore) d’écrire quelque chose de fantastique/fantasy dans un monde totalement réel, mais ici, contrairement à Rage de Dents où la ville n’avait aucune espèce d’importance dans la trame, Hallow est un personnage à part entière dans la relation haine/amour qu’Abby entretient avec elle. Abby déteste sa pollution, sa corruption, ses habitants, elle passe son temps à s’en plaindre, et pourtant elle fera(it) tout pour la sauver parce que c’est sa ville.
- La mythologie présentée est une des forces du roman, pouvez-vous nous en dire plus ? Qu’est-ce que les Kao ? Vous êtes-vous appuyée sur une base mythologique réelle pour les créer ?
Merci ! Je n’ai pas eu l’impression de m’appuyer sur quelque chose, mais, comme toutes les idées, elle vient bien de quelque part. Ici, je suppose que c’est né de la nécessité d’expliquer le pouvoir d’Abby de manière rationnelle (sic) quand elle s’est présentée à moi avec des capacités mais aucune explication, ainsi que d’un mélange d’idées que je trouvais intéressantes depuis toute petite, que j’ai pour la plupart eues pour différents romans et qui ont migré dans celui-ci. Je reste une non-croyante fascinée par les dieux — surtout les anthropomorphes avec leurs défauts « humains ». Je suppose que j’ai inconsciemment trouvé un moyen de combiner ma fascination pour leurs pouvoirs en tant qu’êtres surnaturels et la facticité de la religion (à ne pas confondre avec la foi) à mes yeux.
- Abby, aidée par sa famille, est une cambrioleuse émérite. Comment avez-vous préparé ces scènes ?
Mon avocat préférerait que je ne réponde pas à cette question.
Plus sérieusement, j’ai lu des autobiographies de voleurs, des livres sur le monde de l’art et du recel d’œuvres d’art, je me suis documentée en regardant des heures de vidéos sur les pickpockets et leurs techniques, ce qui était vraiment fascinant pour moi qui ai deux mains gauches. D’ailleurs, j’aurais adoré mettre en pratique sur des amis pour réellement vivre l’expérience jusqu’au bout et la décrire encore mieux, mais je ne voulais pas leur en parler parce qu’ils auraient constamment été vigilants et qu’il n’y aurait pas eu l’effet de surprise, et que je n’osais pas le faire sans les avertir.
- Une révélation a je pense particulièrement surpris les lecteurs concernant la vie privé de Wallace. C’est un choix audacieux, pourquoi l’avoir fait ?
Une des choses qui me tient à cœur dans mes romans, qu’ils se déroulent dans un univers fantastique/fantasy ou non, est la plausibilité. Une autre est de ne pas toujours relire/réécrire les mêmes choses. Au lieu d’être un vampire, un loup-garou, ou n’importe quelle raison qui l’empêcherait d’être avec Abby pour des raisons indépendantes de sa volonté et qui n’existeraient pas dans un monde réel, il est marié. C’est un type bien, marié à une femme bien. Comme dans la vraie vie, parfois on rencontre les bonnes personnes à de mauvais moments, et c’est la faute à pas de chance. J’avais envie d’explorer un empêchement réaliste. Ou alors c’est parce que j’ai trop écouté Alanis Morisette quand j’étais jeune 🙂
- Du coup on imagine le pire : côté obscure de la force, mort prématurée… n’importe quoi pour que Wallace et Abby puissent être ensemble. Des commentaires ?
J’aime profondément Annie et il ne lui arrivera rien : elle sera encore en vie et en pleine forme dans le dernier tome.
- Quand sortira le tome 2 et pouvez-vous nous en dire plus sur son intrigue ?
Le Chant du loup reprend peu après la fin du Ballet des ombres, et on retrouve une Abby plus secouée qu’il n’y paraît par les événements du tome 1, ce qui la pousse à commettre bon nombre d’erreurs et la met dans des situations très délicates, surtout quand le maire veut la forcer à collaborer avec Wallace et que ce dernier commence à traquer l’Ombre.
Merci Marika !