Résumé : Sous son écharpe élimée et ses lunettes de myope, Ophélie cache des dons singuliers : elle peut lire le passé des objets et traverser les miroirs. Elle vit paisiblement sur l’Arche d’Anima quand on la fiance à Thorn, du puissant clan des Dragons. La jeune fille doit quitter sa famille et le suivre à la Citacielle, capitale flottante du Pôle. À quelle fin a-t-elle été choisie ? Pourquoi doit-elle dissimuler sa véritable identité ? Sans le savoir, Ophélie devient le jouet d’un complot mortel.
Avis : J’ai énormément entendu parler de ce livre, aussi j’avais peut être beaucoup trop d’attente le concernant. L’histoire est pourtant plaisante : on suit Ophélie, jeune fille au pouvoir intriguant ; elle est liseuse, c’est-à-dire qu’elle peut lire le passé des objets qu’elle touche. Son quotidien est bouleversé lorsque sa famille arrange son mariage avec un homme qu’elle n’a jamais rencontré et qui vient d’un autre monde. Et c’est là le point fort des Fiancés de l’hiver : on découvre un univers fantastique envoutant, sorti tout droit de l’imagination de l’auteure.
C’est un monde complexe que nous découvrons en suivant Ophélie dans son voyage. Cela permet de ne pas se perdre lors des longues descriptions explicatives, et de découvrir l’univers au fur et à mesure. Quittant sa ville natale pour Citacielle, la capitale flottante du Pôle, qu’elle ne connaît qu’à travers les dessins de ses ancêtres, c’est plein d’a priori qu’Ophélie arrive dans sa nouvelle maison et rencontre son fiancé, Thorn. Si au premier abord ce dernier est antipathique, il apparaît peu à peu comme l’incarnation de la raison et de la justice. Tout au long du livre, on se demande comment Thorn et Ophélie vont faire pour s’entendre. Ophélie semble très fragile et donne l’impression d’être une victime. On a envie de la secouer pour qu’elle prenne son destin en main et qu’elle cesse d’être une observatrice passive. J’ai été déçue par ce personnage, d’autant plus qu’on me l’avait décrite comme une héroïne inoubliable et attachante. En ce qui concerne les autres protagonistes, je trouve qu’au final on se met à en détester beaucoup, mais cela peut s’expliquer par le fait que la narration est du point de vue unique d’Ophélie.
J’ai vraiment accroché à l’univers peint par Christelle Dabos. Seulement, j’ai moins apprécié l’intrigue qui, finalement, manque d’originalité. Ce sentiment s’est renforcé par certaines longueurs : si j’ai apprécié le début, où l’on rencontre Ophélie dans sa bibliothèque et lorsqu’elle voyage vers Citacielle, j’ai trouvé qu’à partir de son installation dans sa nouvelle demeure, l’histoire perdait en rythme. Son installation est une succession d’événements et de rebondissements prévisibles à mon goût : rencontre avec la belle-famille, jalousie, jeu du je-t’aime-moi-non-plus entre les fiancés,…
Heureusement, tout cela se déroule dans un univers fantastique envoutant et très bien décrit par l’auteure, ce qui rend tout de même Les fiancés de l’hiver agréable.
Roman paru aux éditions Gallimard Jeunesse