La première loi, Tome 1
Résumé de Premier sang : Jadis synonyme de liberté et de progrès, l’Union n’est plus que l’ombre d’elle-même, minée par la corruption, les complots de toute sorte et l’incompétence notoire de ses dirigeants. Ces derniers n’ont aucune conscience des dangers qui les guettent : au nord, les clans barbares se rassemblent sous une bannière unique ; du sud, où les forces du Gorkhul étaient jusque-là tenues en respect par l’armée régulière, proviennent de bien curieuses rumeurs. Bayaz, le Premier des Mages, sort de sa retraite millénaire pour sauver ce qui peut encore l’être. Son plan inclut un barbare philosophe, un jeune officier écervelé, un navigateur volubile, une intrépide chasseresse, un apprenti dépressif et surtout une grosse, grosse colère…
Avis : Avec tout ce que j’avais entendu sur cette saga, j’avoue être un peu déçue par Premier sang. Je m’attendais à quelque chose de plus percutant. Là, j’ai eu l’impression d’une longue introduction. La construction du roman donne la sensation d’une partie d’échec où le joueur, ici, Joe Abercrombie, placerait ses pièces. On ne s’ennuie jamais, mais tout cela est bien lent.
L’auteur prend le temps de poser son univers, de présenter les différentes factions, de développer avec justesse la psychologie de ses protagonistes – point fort du livre. Que ce soit dans les pays « barbares » du Nord, ou dans ceux soi-disant plus civilisés de l’Union, il n’y a pas beaucoup de bonté d’âme ici, mais beaucoup d’hypocrisie, de corruption, de trahison et de violence, qu’elle soit sous-jacente ou librement exprimée.
Joe Abercrombie nous présente en alternance le point de vue de plusieurs personnages. Parfaitement caractérisés, ce sont eux qui nous portent à travers le roman et qui nous permettent d’en découvrir son monde. Jezal est un fat arrogant pas très sympathique ; le commandant West l’était bien plus jusqu’à un certain évènement où il a perdu tout crédit ; Glotka, l’inquisiteur pétrit d’amertume est investit de sa mission ; le mage Bayaz suit une quête mystérieuse ; Logen Neuf-Doigts dit le « Sanguinaire » est un vieux guerrier désabusé… Ils auront tous un rôle à jouer dans les évènements qui s’annoncent, même si savoir lequel est encore bien obscur… Mais surtout, ils sont riches et bien plus complexes que ce qu’ils ne paraissent.
L’écriture simple et directe de l’auteur permet d’avancer rapidement dans l’histoire malgré la lenteur de l’action. Et si tout cela reste encore bien mystérieux à la fin de Premier sang, les enjeux à venir sont, eux, plus clairement définis, avec une guerre qui se prépare sur tous les fronts. C’est donc avec plaisir et curiosité que je lirai la suite.
Roman publié aux éditions J’ai lu – Traduit par Brigitte Mariot