Le chaos en marche, Tome 2
Quatrième de couverture : Maire Prentiss, à la tête de son armée, a fini par capturer Todd et Viola. Todd est retenu prisonnier et contraint de travailler pour son ennemi s’il veut revoir Viola qui est en convalescence dans la maison de soins dirigée par Mrs. Coyle. La vie à New Prentissville semble vouloir reprendre son cours. Pourtant, une nouvelle guerre semble sur le point d’éclater entre le Cercle et la Flèche.
Avis : J’avais beaucoup aimé le premier tome ce cette trilogie et je n’ai donc pas tardé à vouloir en connaître la suite, qui confirme les qualités du premier. Patrick Ness nous propose encore une fois une histoire prenante et réfléchie, mais aussi dure et forte.
Dans La voix du couteau, l’auteur avait amorcé une réflexion sur la légitimité de la violence, nous sommes cette fois en plein dedans. La guerre est là. C’est noir, aucun vice, aucune exaction n’est épargnée. Il y a de vrais questions qui se posent sur le bien et le mal, la moralité, la douleur, la guerre qui transforme les gens, le pardon et l’amour aussi. L’auteur nous implique en faisant tenir à ses héros des rôles pas toujours glorieux.
L’atmosphère qui imprègne New Prentissville, m’a beaucoup rappelé l’Occupation. La Résistance est incarnée par la Flèche, les SS par l’armée du Président Prentiss, et le peuple au milieu, tentant de survivre, certains résistant à leurs manière, d’autres épousant la cause du plus fort, et devenant ainsi les collaborateurs.
Todd et Viola se retrouvent séparés dans la majorité du récit, la narration alterne donc leurs points de vues. Pourtant, ils sont toujours autant attachés l’un à l’autre, même s’ils doutent, même s’ils ont peur, même s’ils se perdent. La première personne présente dans leurs pensées reste l’autre. C’est une très belle histoire, forte et touchante.
Voilà la littérature jeunesse comme je l’aime : adulte ! Patrick Ness n’édulcore rien, ici ce n’est pas noir ou blanc, au contraire il y a énormément de nuances de gris, ses personnages sont vrais et non pas parfaits.
Alors que j’avais eu beaucoup de mal à me faire au style dans le premier opus, je n’ai rencontré aucun soucis cette fois-ci et n’ai pas eu besoin de m’y réhabituer. J’ai même au contraire eu l’impression que le discours haché de Todd et ses fautes d’élocutions étaient moins prononcés.
« Nous sommes les choix que nous faisons. »
Roman publié aux éditions Folio (SF) – Traduit par Bruno Krebs