Andy Warner, Tome 1
Quatrième de couverture : «Il n’est jamais agréable de se réveiller sur le sol de la cuisine, baignant dans une mare de glace à la fraise fondue et entouré de plusieurs bouteilles de vin… vides, évidemment. Le trou noir dans mes souvenirs n’est pas, non plus, quelque chose de très réjouissant. Qu’ai-je bien pu faire pour en arriver là? Et pourquoi ai-je vidé le congélateur de son contenu? Le mieux est encore d’aller voir par moi-même…
Après vérification, c’est finalement assez logique : pour y ranger les corps de mes parents. Bien… Il va falloir que je me remémore deux ou trois choses, mais par où commencer? Peut-être par la façon dont je suis devenu un zombie?»
Avis : Humour noir et ironie sont les maîtres mots de ce roman vraiment original. Si ce sont des traits que vous n’appréciez pas, passez votre chemin car vous ne trouverez pas votre bonheur ici. Les autres, installez-vous confortablement et préparez-vous à découvrir la vie d’Andy, zombie de son état, dans un récit novateur et culotté !
À contre-pied des romans de zombies habituels, où ceux-ci sont le fléau de l’humanité, S.G. Browne les mets au contraire au centre de son histoire et prend leur défense. Nous suivons le point de vue d’Andy, zombie fraîchement « né » à la suite d’un terrible accident. L’auteur nous présente la condition de ces êtres à part comme une minorité persécutée injustement, victime de préjugés raciaux.
Andy est malheureux. Il a perdu sa femme et n’a plus le droit de voir sa fille suite à son accident. Il ne peut plus parler, sa cheville est tordue selon un angle improbable, l’un de ses bras est inutilisable, et son corps poursuit sa lente dégénérescence. Comme si cela n’était déjà pas bien assez, il est refoulé dans la cave de ses parents, comme une chose honteuse que l’on devrait cacher. Son père l’abhorre et les nouveaux attributs de son corps révulsent sa mère. Dans la rue, les gens lui jettent de la nourriture et les enfants s’enfuient en hurlant devant lui. Heureusement, Andy n’est pas seul. Il peut compter sur le soutien de ses amis zombies, membres comme lui des Morts-Vivants Anonymes.
Malgré leur situation, les personnages présentés ici sont particulièrement humains et sensibles. Ils ressentent la peur, la colère, la honte ou le besoin d’affection aussi vivement que de leur vivant. À force de maltraitance, Andy décide donc de se battre contre le système et de revendiquer ses droits de citoyens.
Aucune explication n’est donnée sur le pourquoi du comment de la résurrection spontanée de certains individus, mais ce n’est pas le propos ici et cela ne manque pas du tout. L’auteur propose un texte grinçant, flirtant avec la satire sociale.
Si vous n’avez jamais lu ce livre dingue, audacieux et irrévérencieux, alors vous ne pouvez pas comprendre. 😉
« C’est une histoire classique de souffrance et de rédemption. Un peu comme La Couleur Pourpre ou le Nouveau Testament. Mais avec quelques scènes de cannibalisme. »
Roman publié aux éditions Folio SF – Traduit par Laura Derjinski