Fils-des-brumes, Tome 2
Quatrième de couverture : Le Seigneur Maître est tombé. La guerre peut commencer.
En mettant fin au règne brutal et millénaire du tyran, ils ont réalisé l’impossible. À présent, Vin la gamine des rues devenue Fille-des-Brumes, et Elend Venture le jeune noble idéaliste doivent construire un nouveau gouvernement sur les cendres de l’Empire. Mais trois armées menées par des factions hostiles, dont celle des monstrueux koloss, font le siège de Luthadel. Alors que l’étau se resserre, une légende évoquant le mystérieux Puits de l’Ascension leur offre une lueur d’espoir.
Et si tuer le Seigneur Maître avait été la partie la plus facile ?
Avis : J’avais grandement apprécié ma lecture du premier tome de cette trilogie, mais je n’en étais pas ressortie aussi convaincue que la plupart. C’est maintenant chose faite avec cette suite qui nous propose une intrigue complexe, intelligente et qui réserve son lot d’émotions. L’auteur ne nous laisse pas une minute de répit avec ce récit dense et maîtrisé.
Nous retrouvons nos amis à la tête du nouveau gouvernement de Luthadel, un an après la chute de l’Empire Ultime. Elend Venture est désormais roi. Il a instauré l’Assemblée dont il rêvait, censée représenter le Peuple et composée de toutes les couches de la société : nobles, marchands et skaas. Cependant, son règne est loin d’être paisible. Sa précieuse Assemblée ne respecte pas son autorité et deux armées assiègent sa ville. Certains regrettent même le temps du Seigneur Maître qui, malgré l’oppression impitoyable dont il faisait preuve, avait su tenir la guerre loin d’eux pendant un millénaire.
Ce tome est particulièrement porté sur l’action politique. Ce ne sont que complots et stratégies de toute part, trahisons, mensonges et manipulations. Nos héros auront bien du souci à se faire, et sans l’inspiration et les idées de génie de Kelsier, se sentiront parfois démunis face aux enjeux.
Celui-ci m’a d’ailleurs beaucoup manqué également. J’apprécie beaucoup les personnages, mais aucun ne possède son panache. Il est pourtant omniprésent. Dans les cœurs ou les pensées, le survivant de Hathsin reste le moteur de la bande. Vin elle-même s’interroge énormément sur sa place et son rôle par rapport à ses enseignements et à ce qu’il lui a apporté. Elle continue de se chercher : fille-des-brumes, couteau, dame de la cour, petite amie du roi… Bien qu’elle ait beaucoup appris aux côtés de Kel et de la bande, elle manque encore de confiance en elle et en l’avenir.
Comme dans L’Empire ultime, de petites citations introduisent chaque chapitre. Celles-ci sont cette fois tirées d’un texte que Sazed a découvert dans l’un des bastions des Inquisiteurs. Elles se rapportent au Héros des Siècles, et comme les personnages qui essaient de démêler faits et légendes, nous enveloppent dans une gangue de mystère. De nombreuses questions se posent toujours sur l’Insondable et l’ascension du Seigneur Maître au pouvoir. Des questions qui deviennent de plus en plus pressantes à mesure que les brumes commencent à avoir un comportement étrange, et même, à attaquer la population…
C’est un plaisir de retrouver l’univers mis en place dans le premier tome. Parfaitement bien exploité, Brandon Sanderson a su le développer encore tout en approfondissant certains aspects. C’est passionnant à découvrir. La fin, très réussie, est surprenante (ne lisez pas le résumé du dernier opus !) et laisse dans une totale expectative face à la suite des évènements…
« – Elend, qu’est-ce qu’on va faire ?
Il la regarda un moment, puis se tourna vers la ville et son peuple.
– Ce que Kelsier nous a appris, Vin. Nous allons survivre. »
Roman publié aux éditions Le livre de poche – Traduit par Mélanie Fazi