Quatrième de couverture : Rigg sait garder les secrets, le sien en particulier : il est un pisteur, capable de traquer n’importe qui en suivant des traces que lui seul perçoit.
À la disparition de son père, le garçon est stupéfié de découvrir que ce dernier lui cachait bon nombre de choses : des informations sur son passé, son identité, son destin. Alors qu’il mesure toutes les perspectives qu’offre son étrange talent, son existence tout entière va prendre une nouvelle tournure…
Avis : Rigg, 13 ans, a eu une enfance peu commune. Au côté de son père qu’il assiste, il découvre le métier de trappeur et parcourt les forêts tout en suivant son enseignement. Ou disons plutôt qu’il le subit, car Rigg juge tout ce savoir des plus inutiles. En effet, à quoi pourrait bien lui servir la connaissance de 4 langues étrangères, la maitrise de la rhétorique et des finances dans la vie qu’il mène ? À la mort subite de son père, Rigg comprendra que celui-ci le préparait depuis toujours à un destin hors du commun, bien loin de sa contrée natale.
Mais ce ne sont pas ses seules connaissances qui font de Rigg un enfant pas comme les autres. Il possède un don. Il est capable de voir et de suivre les traces de tous les êtres vivants qui ont foulés le même chemin que lui, même si cela se passait il y a des centaines d’années. Ce qui fait de lui un redoutable pisteur. Mais là encore, il ira de surprises en surprises en découvrant qu’il n’est pas unique et que d’autres que lui possèdent des dons, tout aussi étonnants.
J’ai beaucoup aimé ce premier tome qui mélange habilement fantasy et science-fiction. Si le premier est bien plus présent ici, puisque le second n’apparaît que dans de mystérieux entrefilets à chaque début de chapitre, il est rapidement évident que les deux sont amenés à se télescoper. Dans ces passages, nous suivons Ram Odin dans ses discussions avec un « sacrifiable » lors d’un voyage interstellaire ayant apparemment pour but de sauver l’humanité. Ces dernières parties, heureusement très courtes, sont assez complexes.
Puisqu’il s’agit ici de mon premier titre de l’auteur, je ne peux pas faire de comparaison, mais Pisteur est un roman léger que l’on suit avec facilité et plaisir. J’ai particulièrement apprécié l’humour, très présent tout au long du récit, notamment dans les réparties et les piques que ne cessent de se lancer les héros. Humour, qui ne fait que renforcer l’attachement que le lecteur leur porte. L’univers présenté est riche, et s’il est encore à peine esquissé, il est néanmoins plein de promesses pour la suite.
Il faut toutefois reconnaitre certaines faiblesses dans ce premier tome. Orson scott Card se permet parfois quelques facilités pour l’avancée de son histoire. Si ce n’est pas réellement dérangeant, je regrette surtout la fin un peu lente. Il lui manque un cliffhanger de fin fracassant, même si celui que nous propose l’auteur reste intéressant. Mais, ce ne sont ici que des points de détails et je ne manquerai pas de lire la suite des aventures de Rigg, Umbo et Miche.
« Sauver l’humanité peut vite tourner à la course effrénée. Ou à la corvée. Tout dépend à quelle étape on intervient. »
Roman publié aux éditions J’ai lu – Traduit par Mathieu Jacquet