Le cycle des démons, Tome 2
Quatrième de couverture : Qui est le Libérateur dont parlent les légendes ?
Arlen a appris à survivre dans un monde hostile, hanté par des démons. Au lieu de se terrer comme les siens, le jeune homme choisit de se battre et devient un héros malgré lui. Mais l’homme qui se proclame le Libérateur n’est autre que Ahmann, son ancien frère d’armes qui l’a trahi. Ce dernier détient une arme redoutable et lance son armée dans une conquête impitoyable. Et les deux ennemis s’apprêtent à livrer une guerre sans merci contre les démons.
Avis : Un an s’est écoulé depuis la fin du premier tome. Le Creux du Coupeur est devenu Le Creux du Libérateur, et Arlen a transformé la population, dans la mesure du possible, en guerriers. Mais ce ne sont pas eux que nous retrouvons en premier. La première partie se passe à Krasia, et nous y rejoignons Ahmann Jardir, l’homme qui avait trahi Arlen. C’est un personnage que je n’apprécie pas beaucoup et c’est toujours le cas, même si on apprend à mieux le connaître dans ce tome. Je n’étais donc pas très emballée, au début du roman, de voir qu’on ne retrouvait pas les personnages que j’avais tant aimé. Pourtant, l’auteur a su me happer malgré moi. Il retrace l’itinéraire de Jardir, son ascension au pouvoir et surtout, sa rencontre avec Arlen. C’était très intéressant de voir cela de son point de vue et de comprendre les interactions et l’influence que chacun a eu sur la vie de l’autre. Puis, viennent enfin Arlen, Leesha et Rojer. À partir de ce moment, j’ai été complètement emportée par le récit. Nous retournons également à Val Tibbet, pour un personnage que j’aurais jugé complètement improbable, Renna Tanneur. Si au début, je ne voyais pas très bien ce qu’elle apportait à l’histoire, plus j’approchais de la fin et plus l’importance de son rôle devenait claire.
En Krasia, il y n’y a que 3 destins possibles pour les hommes : sharum (guerrier), dama (religieux) ou khaffit (marchand). Ce dernier est le pire choix possible pour un krasien, car il s’apparente pour eux à celui d’un lâche. C’est le passage dans la Kaji’sharaj, une école cruelle où seuls les plus forts survivent, qui détermine la Hannu Pash, la voie qu’Everam, leur Dieu, souhaite les voir emprunter. Jardir, lui, est bien décidé à devenir le meilleur des sharums. Nous suivons son instruction pour devenir un guerrier. Nous apprenons comment le si gentil garçon, l’ami fidèle, a pu se transformer en cet être froid et à la morale douteuse.
Arlen et lui sont les 2 faces d’une même pièce. Ils suivent des parcours aux lignes parallèles qui se croiseront de nombreuses fois. D’une certaine manière, on peut dire qu’Arlen est la lumière alors que Jardir est l’ombre. S’ils poursuivent tous les 2 le même but – libérer les hommes du fléau des démons – le désir du premier est pur et altruiste, alors que le second est persuadé de la suprématie de sa race. Il est pétri d’ambition et ne rêve que de gloire. Pour Jardir, peu importe le moyen d’obtenir la victoire tant qu’on l’obtient. Pourtant, les liens qui les unissent et les conséquences que chacun a sur la vie de l’autre sont indéniables. C’est grâce à l’intervention d’Arlen que Jardir a pu devenir le Shar’Dama Ka, le chef suprême de son peuple, et c’est à cause de la trahison de ce dernier que l’Homme-Rune est né.
Selon moi, c’est bien Arlen le « Libérateur », mais pas dans le sens où Jardir et la plupart des gens l’entendent. Il n’est pas là pour conduire une armée ou obliger les hommes à se battre, mais pour leur offrir la possibilité de le faire si tel est leur désir. Il veut leur donner les moyens de résister et de protéger les leurs, de n’être plus coincé par les runes de leurs murs dès la nuit venue et de se libérer du joug de la peur. Et c’est naturellement que ses pas le mènent dans cette direction, alors que tout est volontaire chez Jardir. Quand Arlen se défend d’être le Libérateur, Jardir lui, le revendique.
J’ai été complètement conquise par cette histoire, captivée au point de ne vouloir reposer mon livre. L’auteur a réussi à me surprendre avec de nombreux rebondissements auxquels je ne m’attendais pas du tout. Les héros nous entrainent à leur suite avec toujours autant d’enthousiasme que dans le premier tome. Par ailleurs, en parallèle de toutes les considérations politiques inhérentes à ce volume, Peter V. Brett nous prépare une suite qui promet d’être épique. Nous découvrons en effet qu’il existe une autre race de démons que celle que nos amis ont affrontée jusqu’à présent. Des démons bien plus forts et intelligents, et qui n’ont pas l’intention de voir le pouvoir se renverser et de laisser exterminer les leurs sans réagir…
The daylight war, le 3e tome sortira au mois de février aux États-Unis.
Roman traduit par Laurent Queyssi – Édité par Milady