Sianim, Tome 4
Quatrième de couverture : Lorsqu’un mystérieux assassin s’attaque à la noblesse des Bois du Sud, lord Kerim fait appel aux services de Sham, voleuse et sorcière, pour le démasquer. En se faisant passer pour la maîtresse de Kerim, la magicienne mène l’enquête derrière les hautes murailles du château de Finisterre. Mais son adversaire fait preuve d’une habileté démoniaque…
Pour vaincre, Sham a besoin d’alliés, mais comment distinguer les faux amis des vrais traîtres ?
Avis : Ce roman clôt la série de l’auteur sur le monde de Sianim. Cette quadrilogie est intéressante car, plutôt que de suivre l’évolution de personnages, c’est sur celle d’un pays que Patricia Briggs se concentre. Entre le premier et le dernier tome, il doit bien se passer pas loin d’un siècle. Les craintes concernant Altis, évoquées dans Le voleur de dragon, se sont avérées. Mais il s’est passé plusieurs décennies entre ces 2 tomes et la guerre elle-même est terminée depuis 20 ans. Nous n’en voyons donc que les conséquences et la vie dans ce nouveau monde, sous ce nouvel ordre.
Dans cette nouvelle vie, Shamera, native des Bois du Sud, est obligée de cacher ses pouvoirs de magicienne et de voler pour survivre. Et la cible privilégiée de ces larcins – et des sorts qu’elle leur laisse en souvenirs – est cet envahisseur qu’elle hait de toutes ces forces. Lorsque son maitre est tué par une mystérieuse entité, elle s’allie pourtant au Léopard d’Altis, le bailli des Bois du sud, pour retrouver le meurtrier qui s’en prend également à la noblesse cybellienne.
Comme toujours, les personnages qui nous sont présentés par l’auteur sont attachants et sympathiques. Les scènes où Shamera se fait passer pour la maitresse de Kerim, le bailli, sont à mourir de rire. Il faut « de l’audace et un certain sens du théâtre » dit-elle, et ça, c’est sûr qu’elle n’en manque pas ! Kerim, de son coté, est un homme étrange, guerrier redoutable qui a un jour mené les armées d’Altis et qui, aujourd’hui tente de réconcilier un pays ravagé par la guerre et d’unir deux peuples aux antipodes l’un de l’autre. Quand les autres auteurs ont tendance à proposer des héros tous plus beaux, virils et forts les uns que les autres, Patricia Briggs ose, elle, le héros affaibli par la maladie, en chaise roulante et une héroïne au physique quelconque, ayant plus de panache que de beauté.
On retrouve le style simple mais toujours efficace de l’auteur. L’intrigue est bien menée et on ne s’ennuie pas, même si j’ai assez rapidement deviné qui était derrière les crimes. Et pour une fois, je dirais que cela manque un peu de piment entre les 2 héros. L’auteur ne joue pas assez sur leur attirance réciproque. Elle se concentre plutôt à développer leur amitié et leur confiance mutuelle. Mais là où ce roman pèche le plus, c’est dans le peu de développements accordés à certains éléments de l’histoire. J’aurais notamment aimé en savoir plus sur le Squale, les Chuchoteurs et le Purgatoire. Ce sont des points qui auraient mérité plus d’approfondissements et c’est vraiment dommage que Patricia Briggs se soit contentée d’effleurer cette partie. Un bon opus donc, mais pas le meilleur.
« Le soir descend, le soleil s’est enfui
Quand le jour est fini et que les ombres dansent
Écoute ta peur et marche en silence
Quand rôdent les démons dans le monde de la nuit. »
Roman traduit par Nathalie Huet – Édité par Milady