Quatrième de couverture : Tommy Pagano a une passion : la grande cuisine. En attendant de réaliser son rêve de diriger une grande table à New York, il est sous-chef au «Liner», un restaurant de poissons. Mais Tommy a aussi un gros problème : sa famille, et surtout son oncle obèse, Sally «La-Moumoute», qui a une conception bien à lui des liens familiaux – comme de la gastronomie d’ailleurs… Entre le parrain local un peu envahissant, le FBI qui cherche un moyen de coincer Sally et ses comparses, un chef névrosé et héroïnomane, et un patron ancien dentiste qui se pique de cuisine, Tommy a bien du mal à s’y retrouver dans ses recettes !
Avis : La quatrième de couverture de ce roman m’avait beaucoup alléché. Elle laissait supposer un mélange d’humour et d’intrigue policière dans un milieu mafieux. C’était très tentant et c’est avec cette attente que j’ai commencé La surprise du chef. Malheureusement, j’ai été grandement déçue par cette histoire qui m’a même sincèrement ennuyée.
En effet, sur plus de la moitié de l’ouvrage, j’ai peiné à avancer dans ma lecture, car Anthony Bourdain a donné un rythme trop lent à son récit. Même les courts chapitres et l’alternance des personnages n’ont pas réussi à le dynamiser. L’auteur se perd, et nous perd, dans de nombreux chapitres inintéressants qui n’apportent rien à l’histoire et surtout, à l’intrigue. Heureusement passé les 230 pages, l’action démarre un peu. En effet, à ce moment-là, tout s’accumule : les problèmes de Tommy avec sa famille, les flics, son boulot, etc. Mais notre intérêt s’estompe rapidement, car l’intrigue et le dénouement de l’histoire sont trop prévisibles. La fin est même assez décevante. On s’attend à des retournements de situations et des révélations, mais rien ne vient. Le chapitre final est tout aussi terne et fade que le reste du récit. Il résume d’ailleurs assez bien la pauvreté et le peu de caractère de ce roman.
Par ailleurs, je n’ai que peu apprécié les personnages. Il n’y en a aucun qui est arrivé à se démarquer. Les deux protagonistes principaux, le chef et le sous-chef, sont dans l’ensemble assez niais et benêts, sans personnalité, peu débrouillards et manquant souvent de réflexion. De plus, les dialogues entre eux sont parfois assez pathétiques et m’ont conduit à songer qu’ils n’avaient assurément pas inventé l’eau chaude. Ce qui est également assez décevant, c’est qu’ils n’arrivent pas à deviner l’évidence sous leurs yeux. Ce qui rend, d’ailleurs, l’histoire assez peu crédible.
Ce que je reproche encore à l’auteur, c’est cette différence marquée entre le style d’écriture de la narration du récit et celui utilisé pour les dialogues des personnages et l’évocation de sujets tels que la sexualité ou les affaires « mafieuses ». Dans ces derniers cas, nous basculons dans un langage vulgaire, familier, assez graveleux qui n’apporte rien au roman. De même, dans ces passages, j’ai trouvé que les propos des personnages étaient assez répétitifs. On a vraiment l’impression qu’ils manquent de vocabulaire et que leur cerveau tourne au ralenti, peut-être en raison d’une consommation trop importante de drogue.
En résumé, La surprise du chef présente un scénario trop simpliste, un suspense peu ou pas présent et une intrigue inexistante. D’ailleurs, il faut attendre d’avoir lu 1/3 du roman pour avoir une idée du fil rouge du récit, qui est d’ailleurs assez mal et peu subtilement amenée. Je suis donc amèrement déçue par cette lecture que j’attendais beaucoup plus intéressante et passionnante.
Édité par les éditions Folio.