Ghost Money, Tome 1
Quatrième de couverture : Londres, fin des années 2020.
Le chemin de Lindsley vient de croiser par hasard celui de la dame de Dubaï, l’une des femmes les plus riches de la planète. Mais l’immense fortune de Chamza a une histoire dont les pages les plus secrètes sont écrites dans un langage informatique impénétrable. Persuadée que cet agent fantôme est lié au 11 septembre et présente une menace pour l’Amérique, la nouvelle administration US lance contre elle une opération d’un genre inédit. Les coups seront joués à
la vitesse d’un hors-bord bondissant, ou d’un bolide fonçant sur la voie rapide de Shanghai. Et personne ne sera épargné…
Avis : La dame de Dubaï mêle les genres – policier, thriller et SF – sur un fond de politique. Elle commence durement, aux alentours des années 2000, en présentant tortures et guerres au Moyen Orient, suite au 11 septembre. L’état américain est alors à la recherche des membres d’Al-Qaida qui ont gagné de l’argent avec la chute des tours. Puis on fait un bond dans le temps et on se retrouve 20 ans plus tard. On fait alors la connaissance de Lindsey. Cette jeune femme va, à la suite d’une manifestation qui a mal tourné, rencontrer Chamza. Cette dernière est originaire du Moyen Orient. Elle est riche et a une vie de rêve et ne se pose pas trop de questions matérielles. Elle a envie de faire les boutiques, rien de tel qu’un aller-retour Londres-Dubaï, dans la journée, en jet privé pour faire du shopping. Sinon c’est ballade en limousine et soirée sur un yacht. Malheureusement cette rencontre idéale va plonger Lindsey dans des conflits internationaux.
Je n’ai pas été complétement séduite par cette histoire. Pourtant le scénario est bien fait et les nombreux non-dits, ainsi que le sujet traité donnent du suspens au récit. Le dessin est également très minutieux et net, que ce soit dans le rendu des personnages et des expressions, que dans le décor et le monde futuriste dans lequel évoluent les protagonistes. Il montre également parfaitement les nouvelles technologies créées. Mais on est confronté à trop de scènes sans grand intérêt et creuses, qui sont centrées sur les deux héroïnes. La relation de ces deux dernières est assez mièvre et ennuyeuse. Lindsey est assez naïve et fait vraiment trop adolescente dans son apparence et dans ses pensées. Elle est trop fleur bleue et on ne comprend pas trop sa présence et l’attachement et l’attention que lui porte Chamza après une si brève rencontre. Chamza est également un personnage assez peu intéressant et sans trop de personnalité. Ces deux jeunes femmes contrastent considérablement avec les hommes qui constituent l’équipe américaine chargée de traquer le potentiel nouveau chef d’Al-Qaida et de contrer le nouveau mouvement terroriste en gestation. Ce sont des personnalités marquées par les évènements qui ont eu lieu, il y a 20 ans, et qui sont poussés par la haine et la rancœur. Certains montrent mêmes des troubles psychiatriques. Ce sont des hommes durs, prêts à tout, et certainement même au pire. Cela ne présage rien de bon pour le futur de nos héroïnes.
Dans cette BD, les scènes âpres et sombres se confrontent à la frivolité et l’insouciance des deux héroïnes. La fin en intriguera plus d’un et leur donnera très envie de poursuivre l’aventure. Mais ce n’est cependant pas avec empressement que je vais lire la suite. C’est surtout la curiosité qui m’y amènera.
BD éditée par les éditions Dargaud.