Quatrième de couverture : Temple n’a aucun souvenir du monde avant la chute.
Du monde avant les zombies, avant les camps de survivants, avant les plaines de suie où tombent les vivants et se lèvent les morts. Temple a quinze ans, mais le temps de l’innocence est depuis longtemps révolu. Seule face à la nature, à ses miracles et à sa sauvagerie, elle est pourtant décidée à profiter de ce que la vie peut encore lui offrir, et à découvrir ce que dissimule l’horizon. Et derrière cette adolescente au cœur simple et dur, habitée par le désir d’être juste, se profile l’ombre de l’homme qui a juré de la tuer.
Avis : Ce roman est une excellente surprise. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre, les histoires de zombies ne faisant pas partie de mes lectures de prédilection. Curieuse, j’ai voulu essayer quelque chose de différent, tout en redoutant les trop élogieuses critiques qui parsèment la couverture. En effet, j’ai tendance à me méfier de ces dernières. Pourtant cette fois-ci, elles sont tout à fait justifiées selon moi. Les faucheurs sont les anges est une pure merveille d’émotion.
Nous suivons Temple, une jeune adolescente de 15 ans, dans ses pérégrinations à travers les États-Unis. Elle vit dans un monde dévasté, envahi par les zombies et où ne subsistent que quelques groupes d’humains dans de rares et improbables forteresses. Temple se balade sur les routes au gré du vent, sans jamais se fixer longtemps nulle-part. Certains pourraient reprocher à l’auteur un manque d’explication sur ce monde, on ne sait ni pourquoi ni comment les zombies sont apparus, mais je pense que ce n’est pas vraiment le propos du livre. Il s’agit plutôt de mettre en avant une héroïne hors du commun et une certaine perception de la vie. Et en cela, c’est parfaitement réussi.
Temple est une jeune fille incroyablement forte, farouche, et honnête. C’est elle qui porte le roman sur ses jeunes épaules. Nous apprendrons à la connaître petit à petit, au fil de sa route et de ses souvenirs. Elle ne sait pas lire, mais c’est une experte en armes à feu. Car Temple a la survie solidement chevillée au corps, et elle se prend pour un monstre à cause de cela. C’est un personnage touchant et profondément humain que j’ai beaucoup aimé. Elle fait preuve d’une lucidité et d’une force peu commune pour son âge. Dans ce monde en ruine, entourée d’une nuée de « limaces », elle est encore capable de croire en dieu et de s’émerveiller de la beauté de la nature.
L’écriture d’Alden Bell est très poétique et prégnante. C’est le genre d’histoire dont on sait à l’avance qu’elle ne peut pas finir bien. Volonté de l’auteur ou oubli de l’éditeur, il n’y a aucun signe de ponctuation pour indiquer les dialogues. C’est assez déstabilisant au début, mais on s’y habitue vite et cela renforce l’atmosphère ouatée, parfaitement adaptée à l’histoire. Les faucheurs sont les anges est une œuvre m’a enchantée. On ne peut que se laisser toucher et emporter par la magie qui s’en dégage.
« Dieu est un Dieu roublard. »
Les faucheurs sont les anges est un roman traduit par Tristan Lathière – Edité par Bragelonne