Il y a plusieurs années, Jacob et Elena Armlen, un couple d’explorateurs, se sont retrouvés piégés dans une étrange dimension parallèle aux paysages insaisissables, à l’architecture changeante, peuplée d’entités malicieuses, laissant derrière eux leur fille en bas âge, Adley. Bien des années plus tard, Adley a grandi mais n’a jamais oublié ses parents. Dotée d’un pouvoir de clairvoyance et accompagnée de Staden, un robot à la sensibilité très humaine, elle se lance à leur recherche.
Avis : Horizons obliques est un concept. Celui d’un artiste peintre qui réalise ici sa première bande dessinée, et y rend hommage à la fois à l’art séquentiel et à ses possibilités infinies, et à François Schuiten et ses Cités obscures qui ont marqué sa jeunesse.
Et c’est beau. Le grand format laisse toute la place à l’auteur pour s’exprimer. Le dessin est aéré, soigné, empli de poésie. Richard Blake excelle aussi bien dans l’illustration des personnages que dans les décors grandioses. Les couleurs douces apaisent, ajoutant une dimension réflexive à l’œuvre. On a vraiment envie de prendre le temps d’admirer chaque case de cet univers futuriste.
Un univers où l’intelligence artificielle s’est développée au point d’envisager de coupler le cerveau d’une enfant avec l’une d’entre elle. Un univers où les mondes parallèles sont le nouvel Eldorado convoité par les puissants. Et c’est justement dans l’un d’eux que la jeune Adley a perdu ses 2 parents. C’est dans l’espoir de les retrouver qu’elle va elle-même se lancer dans leur exploration. Elle sera épaulée de son don de prescience et de Staden, l’IA avec laquelle elle partage son esprit.
Malgré son potentiel de tension et d’aventure Horizons obliques m’a surprise en livrant un récit assez contemplatif et somme toute assez classique. Alors ce n’est pas déplaisant et l’intérêt se maintient tout le long de la lecture, mais il m’a tout de même manqué un petit quelque chose pour être totalement emportée. Un peu de chaleur, peut-être ? Je retiendrais plus l’objet graphique que le scénario.
Horizons obliques de Richard Blake est un comic publié aux éditions Urban Comics – Traduit de l’anglais (américain) par Maxime Le Dain